Appel à contributions
État des recherches : villes, actions climatiques, inégalités
Appel lancé par le réseau Villes Régions Monde et la Chaire de recherche du Canada en action climatique urbaine
Comité scientifique : Sophie L. Van Neste (INRS), Stéphane Guimont Marceau (INRS), Geneviève Cloutier (Université Laval), René Audet (UQAM), Andréanne Doyon (Simon Fraser University) et Nathalie Bleau (Ouranos)
Formulaire d’appel à résumés (date limite: 11 mars 2022)
Contexte du projet
Devant les défis que posent les changements climatiques et l’exacerbation de certaines inégalités dans les mesures prises pour y faire face, l’importance de colliger et faire circuler les recherches sur ces questions est évidente.
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publiera en mars 2022 les parties II et III de son 6e rapport sur l’évolution des connaissances sur les changements climatiques. La partie III de ce prochain rapport portera sur les moyens et stratégies pour atténuer les changements climatiques et s’y adapter. Le GIEC souhaite dans ses futurs travaux accorder une plus grande importance aux villes, une entreprise à laquelle nous voulons contribuer.
Dans ce contexte, notre projet vise à recenser les recherches sur les villes (qu’elles soient petites, moyennes ou grandes) et les stratégies locales de réponses aux changements climatiques au Québec. En particulier, la question des inégalités apparaît comme une thématique urgente et centrale pour l’action climatique et la transition écologique.
Nous vous invitons à contribuer à l’état des recherches sur les villes, les actions climatiques et les inégalités au Québec.
Fort du vaste réseau de chercheur.e.s/chercheuses et chercheurs en études urbaines Villes Régions Monde et de l’expertise de la Chaire de recherche du Canada en action climatique urbaine, cet état des recherches vise à rassembler et à diffuser des travaux de recherche en sciences sociales et en études urbaines pouvant contribuer aux connaissances sur l’action climatique dans les villes et régions urbaines et sur les inégalités qui en découlent, que ces travaux de recherche aient posé ou non la question du climat au début de leur démarche.
Dans une première phase, cet état des recherches regroupera des travaux sur le Québec et se focalisera sur les villes, les collectivités locales et les milieux de vie. Chaque recherche compilée gagnera en visibilité et pourra nourrir les connaissances globales sur l’action climatique. Les synthèses seront publiées sur le site Web de VRM, compilées par thèmes et serviront à produire une méta-analyse des recherches au Québec sur ces questions, en vue de contribuer aux prochains travaux du GIEC au niveau urbain.
Contributions attendues
Les contributions attendues prennent la forme de courts textes (4-5 pages) reprenant les faits saillants de travaux récents de description ou d’analyse des actions climatiques dans les villes et de leurs effets, qu’ils aient déjà été publiés ou non. Chaque recherche originale synthétisée doit porter sur :
A) Des stratégies et moyens d’action climatique ou de transition écologique expérimentés au Québec puis documentés par des chercheurs
OU
B) L’étude de situations, territoires, politiques ou institutions permettant de mieux comprendre les opportunités, contraintes et conditions favorables à une transition écologique et à des actions climatiques justes.
Les stratégies et moyens d’action étudiés peuvent avoir été mis en place par des autorités publiques, des municipalités, des groupes communautaires ou des associations citoyennes, des institutions ou des acteurs privés. Ceci inclut par exemple la mise en place de nouveaux programmes ou projets, la création d’instruments d’action ou d’institutions, la mobilisation sociale ou encore l’action communautaire, sur des enjeux liés aux points soulevés ci-bas.
Nous accueillons tout particulièrement des contributions qui abordent des inégalités déjà présentes dans les milieux étudiés, ou de nouvelles inégalités possiblement associées à ces pistes d’action. Par exemple, les travaux pourraient porter sur : des inégalités sociales et spatiales qui exacerbent encore plus les effets des changements climatiques pour certains milieux et certaines populations, des processus de racialisation, d’exclusion, de discrimination, de colonialisme à considérer dans l’action climatique et la transition, des opportunités inégales de participer et d’infléchir les décisions publiques. Il pourrait aussi être question du poids inégal de l’adoption de pratiques écologiques notamment liées aux genres, de l’accès différencié aux services, aux formes de mobilité, au logement abordable ou à l’habitat écologique, etc.
Les contributions peuvent être liées à l’action climatique, et à ses impacts en termes d’inégalités, sous l’un ou plusieurs des angles suivants:
1) Perspectives sur le changement social pour la transition écologique en milieu urbain
Il s’agit d’interroger le positionnement et la portée des démarches qui se traduisent par un changement social dans la ville. Comment les initiatives de transition et approches de décroissance ou des « communs » s’ancrent-elles et se matérialisent-elles dans les villes? Comment se positionnent-elles face aux dynamiques d’urbanisation et de suburbanisation? Quelles opportunités et contraintes la politique urbaine et les structures préexistantes d’action collective offrent-elles pour le changement social en faveur d’une transition écologique?
2) Justice et approches décoloniales face aux changements climatiques
Nous souhaitons particulièrement recenser les recherches portant sur des approches décoloniales et de justice climatique et sur diverses formes d’exclusions et d’inégalités. Quelles formes de savoirs, d’identités et de cultures, notamment des communautés autochtones, sont mises à contribution dans les démarches en cours? Quelles formes d’inégalités et quels processus d’exclusion sont à l’œuvre dans les politiques climatiques et dans les actions de verdissement? Dans l’action communautaire ou le domaine de la santé, quelles formes de vulnérabilités et d’inégalités font l’objet de recherches?
3) Réduire notre empreinte future
Les initiatives peuvent être considérées du point de vue de la réduction de la production de gaz à effet de serre dans les villes : comment le réaménagement de nos milieux de vie, de nos maisons, bâtiments et modes d’habiter, de nos pratiques de déplacement et de consommation et de nos institutions et modes de prises de décision peut-il y contribuer, avec quels enjeux et limites? Quels sont les apprentissages sociaux, collectifs et institutionnels qui découlent de ces initiatives?
4) Vivre avec les changements climatiques
Les recherches sollicitées peuvent aussi être considérées du point de vue de l’adaptation des milieux aux impacts des changements climatiques et du développement de la résilience. Comment s’élaborent et se déploient les réaménagements des milieux de vie ou les réseaux de soutien social aux plus vulnérables? Quels sont les changements requis ou tentés, dans les institutions, aux règlements et pratiques de gouvernance pour favoriser l’adaptation et la résilience? Comment sont programmées les mesures? Le verdissement, la planification, la gestion des risques sont-ils porteurs? Comment s’effectuent l’identification et la réduction des vulnérabilités socioéconomiques aux aléas climatiques?
5) Circuits courts, autonomie locale et infrastructures décentralisées
Plusieurs initiatives locales peuvent participer autant à réduire notre empreinte future sur l’environnement qu’à améliorer notre résilience aux chocs. Les projets recensés peuvent concerner l’établissement de circuits courts et décentralisés, par exemple des circuits alimentaires, de réutilisation des déchets, de partage de biens, de gestion locale des eaux pluviales, d’énergie communautaire, etc. Comment s’élaborent ces projets? Qui en est responsable? Avec quelles ressources?
Qui peut contribuer?
L’initiative vise à rassembler les savoirs issus de recherches récentes menées par des étudiantes, étudiants, professeurs et professeures de nos réseaux, et non à produire de nouvelles connaissances. Des synthèses de recherches co-construites avec des partenaires et organismes des milieux de la pratique sont aussi les bienvenues.
Deux scénarios d’implication
1) Un.e professeur.e qui a récemment publié un rapport ou un article scientifique résume ce travail dans le format demandé ou propose à un.e étudiant.e de son équipe de le faire.
2) Un.e étudiant.e de maîtrise ou de doctorat résume sa recherche (terminée dans les 3 dernières années ou en cours de rédaction) dans le format demandé. Possibilité de soutien financier pour les personnes inscrites dans une université québécoise.
Format
Chaque synthèse présente une recension des écrits scientifiques ainsi que les résultats de la recherche originale produite. La synthèse doit être bien documentée et écrite dans un langage accessible à un public averti (dans l’esprit des Capsules thématiques de VRM). Elle doit présenter les résultats de manière précise et synthétique et de manière à ce qu’ils soient utiles et intéressants pour des lecteurs et lectrices ne connaissant pas le contexte.
Les synthèses auront toutes le même format et seront évaluées par un comité scientifique composé de Sophie L. Van Neste et Stéphane Guimont Marceau (INRS), Geneviève Cloutier (Université Laval), René Audet (UQAM), Andréanne Doyon (Simon Fraser University) et Nathalie Bleau (Ouranos).
Le comité évaluera les synthèses sur la base de la qualité de la contribution sur les plans substantif et formel. Le texte doit présenter de manière juste et synthétique la revue de littérature et les résultats, dans une écriture de qualité. La rédaction doit rendre intéressants et compréhensibles les résultats et enjeux saillants pour des lecteurs et lectrices ne connaissant pas le contexte.
Les personnes intéressées sont invitées à d’abord envoyer un résumé de 300 mots. Celles dont les propositions cadrent dans les thématiques de l’état des recherches seront ensuite invitées à envoyer un texte complet de synthèse de recherche suivant le format présenté ci-bas, qui sera évalué par le comité scientifique. Ce dernier soumettra un retour détaillé avec d’éventuelles demandes de modifications.
Format précis de chaque synthèse de recherche (objectif total de 4-5 pages, Times 12 )
- Introduction au sujet de la recherche et explication de son lien avec les thématiques de l’action climatique
- État de la littérature scientifique sur la modalité d’action étudiée (objectifs, enjeux et limites de cette modalité d’action selon les écrits scientifiques)
- Cas, méthode et données de la recherche originale
- 2 ou 3 images (photos, tableaux ou illustrations libres de droits)
- Résultats (description des résultats, analyse et synthèse de ce que la recherche apporte à la littérature existante)
- Conclusion
Calendrier
- Envoi du résumé (300-400 mots) : d’ici le 4 mars 2022
- Sélection des résumés et retour aux auteurs et autrices : à partir du 16 mars 2022
- Rédaction des synthèses : du 16 mars au 6 mai 2022
- Envoi de la synthèse : 6 mai 2022
- Révisions par le comité scientifique : jusqu’au 3 juin 2022
- Retours du comité scientifique aux auteurs et autrices : 10 juin 2022
- Envoi de la version finale avec corrections : 8 juillet 2022
- Relectures et révisions linguistiques pendant l’été
- Mise en ligne : mi-septembre 2022
Pour soumettre un résumé
Pour soumettre un résumé, SVP remplir ce formulaire. Date limite : vendredi 11 mars 2022.
Pour plus d’informations, écrivez à actionclimatiqueurbaine@inrs.ca