Le trottoir marque notre imaginaire par les multiples représentations qu’on lui accorde, par exemple dans la littérature ou encore dans la conception qu’a l’enfant de son espace. D’un point de vue historique, les trottoirs les plus anciens ont été découverts à Pompéi. Par la suite, ils ont cessé d’être construits en Europe jusqu’à la suite de l’incendie de Londres en 1666, où l’aménagement de la nouvelle trame viaire prévoit alors des trottoirs. En France, la loi sur le financement des trottoirs de 1845 en a fait leur généralisation à travers les différentes régions urbaines du pays. Cependant, la seconde moitié du 20e siècle a été marquée par la disparition des trottoirs en raison de la priorité accordée à la voiture dans la conception de nos villes. Depuis, plusieurs courants en urbanisme visent à redonner la place aux espaces piétonniers, notamment en considérant la marchabilité (l’accessibilité piétonne) comme indicateur de qualité de vie en milieu urbain.
La présentation d’Isabelle Baraud-Serfaty a permis de mettre en lumière deux enjeux contemporains sur la place des trottoirs dans nos villes, soit la valeur du trottoir ainsi que la distinction entre le domaine public et le domaine privé dans sa gouvernance.