Logo du Centre d'écologie urbaine de Montréal
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Profil Pro – Rencontre avec Alice Bonneau – Agente de projets et de participation citoyenne pour le Centre d’écologie urbaine de Montréal

Par Salomé Vallette

Pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire et professionnel, quelles sont les étapes qui vous ont permis d’oeuvrer au sein du Centre d’écologie urbaine de Montréal?

Je détiens un baccalauréat en études de l’environnement de l’Université de Sherbrooke et tout de suite après l’obtention de mon diplôme, j’ai commencé, en janvier 2019, ma maîtrise à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Montréal, en études urbaines où je me suis intéressée aux processus de planification urbaine à Lachine-Est. Il est arrivé un moment où ma directrice n’était plus certaine d’avoir du financement me permettant de continuer à travailler sur l’un de ses projets de recherche. J’ai donc commencé à postuler pour des offres d’emploi. J’ai fait quelques entrevues d’embauche, mais celle du Centre d’écologie urbaine de Montréal était différente. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai vraiment trouvé que cet endroit me correspondait et que c’était le meilleur « fit » pour moi. Et j’ai eu l’emploi! Depuis septembre 2022, je travaille comme agente de projets et de participation citoyenne pour le Centre d’écologie urbaine de Montréal.

Le Centre d’écologie urbaine travaille à promouvoir des pratiques plus démocratiques, plus écologiques en milieu urbain. On veut favoriser un habitat vraiment viable pour les citoyens. On travaille sur une variété de projets; il y a une équipe qui travaille sur l’adaptation aux changements climatiques, une équipe sur les processus participatifs et une équipe sur les projets d’aménagement. Dans le volet adaptation aux changements climatiques, on travaille, par exemple, sur des projets de ruelles bleues-vertes ou encore sur la déminéralisation de certains environnements. Dans le volet aménagement, on a entre autres un projet pour favoriser la mobilité active et le vieillissement actif des aînés. Et dans le volet processus participatif, on travaille notamment sur les budgets participatifs, dont l’équipe a une grande expertise au Québec. Moi, je suis dans l’équipe « aménagement », mais j’ai un pied dans chaque équipe, donc je travaille un peu avec chacune d’elle.

Pour comprendre mon rôle, il faut savoir qu’il y a trois types de professionnels : les agents de projets, les chargés de projets et les coordonnateurs de projet. Ce sont les coordonnateurs qui gèrent les trois différentes équipes. Moi, comme agente de projet, je suis en soutien aux chargés de projets sur différents projets, mais déjà, depuis presque un an, j’ai pu prendre plus de responsabilités pour certains d’entre eux.

Quels sont les aspects de votre travail que vous aimez le plus? Est-ce que vous rencontrez certaines limites?

Ce que j’aime le plus, c’est vraiment d’avoir un pied dans chaque équipe. J’apprécie beaucoup qu’on me donne cette marge de manœuvre. J’ai une flexibilité à travailler avec chaque équipe et de pouvoir travailler sur une variété de projets. Ça m’intéresse beaucoup! Évidemment, j’aime la mission et l’équipe de l’organisme. Ce sont toutes des personnes très engagées et il y a beaucoup d’affinités. Pas nécessairement amicales, mais sur le plan de la pensée, le fait qu’on partage les mêmes principes et idées et c’est vraiment chouette de se retrouver dans un environnement professionnel comme celui-là. On est quand même une grande équipe, nous sommes 24. C’est une équipe qui a grossi énormément, de ce que j’en comprends, depuis les deux dernières années.

Pour ce qui est des limites, le seul aspect que j’aime un peu moins c’est la manière dont les projets fonctionnent. Mais je dois revenir sur le fait que l’on soit financé par des projets, cela m’oblige à organiser mes heures de travail pour chacun de ces projets. Disons que je prends 15 minutes, une demi-heure pour lire l’actualité et bien c’est du temps que je ne mets pas sur l’avancement d’un projet. L’organisme n’est pas financé à la mission, ce sont les projets qui le finance (ainsi que nos salaires). Donc, on a soit des projets subventionnés, soit des projets en service-conseil, mais tout cela impose un rythme de travail. Des fois c’est rapide, des fois c’est plus lent, tout dépend du projet et du temps alloués pour le faire, mais c’est un rythme de travail qui est imposé. C’est certain qu’il y a des phases, des moments qui sont typiquement plus occupés, mais de manière générale il y a des fois où l’on est très occupé, tout arrive en même temps, et des fois où on est plus ou moins occupé. Tout va dépendre aussi de l’échéancier du client. Faire un travail en fonction de l’échéancier d’un client, ça ne permet pas de prendre autant le temps que l’on voudrait pour travailler sur certains aspects. Par contre, parfois l’échéancier le permet. Il y a aussi une question de ressources financières. Par exemple, lorsqu’on fait une offre de service, un montant « x », il faut quand même s’arranger pour que nos heures de travail respectent l’offre proposée. Tout cela crée une certaine pression, par rapport au travail que l’on fait. Je suis toujours un peu préoccupée par le fait de mettre trop d’heures sur un projet, mais bon il y a un équilibre. Mais ce n’est pas un énorme désagrément, c’est seulement une petite limite du travail! En plus, les projets subventionnés nous permettent de développer des connaissances, des compétences et une expertise qui est ensuite réinvestie dans les services qu’on offre, sur un modèle d’économie sociale.

Comment faites-vous pour demeurer au fait des actualités dans votre domaine et comment imaginez-vous votre secteur dans les prochaines années?

C’est une bonne question, c’est sûr que je me tiens informée avec les différents réseaux comme LinkedIn et puis les journaux. C’est sûr que les journaux ne parlent pas forcément des thèmes auxquels je me suis intéressée dans le cadre de mes études, mais bon, ça fait partie des moyens de rester au fait de l’actualité. Ça m’arrive encore des fois de collaborer avec Sophie Van Neste, ma directrice de maîtrise, et ça me permet de me tenir au faits de mes intérêts. Je suis également abonnée à l’infolettre de VRM et ça m’aide à voir ce qui se fait en recherche en études urbaines. Les réseaux d’informations de ce genre, qui regroupent des chercheurs d’un domaine particulier, c’est utile! Je suis aussi le réseau d’information municipale qui nous tient bien informés des actualités municipales. Le Centre d’écologie urbaine de Montréal nous encourage à rester à l’affût de l’actualité, parce qu’on se positionne parfois sur différents sujets d’intérêt public. Par exemple, lorsqu’il y a eu l’accident de la petite fille près d’une école à Ville-Marie, causé par un conducteur qui roulait trop vite dans une zone scolaire, et bien, c’est aussi dans les champs d’intervention du Centre d’écologie urbaine. Donc, on est très encouragés à s’informer et à s’abonner aux réseaux d’informations, aux infolettres des partenaires, comme le CRE Montréal.

Pour les prochaines années, j’espère que le « secteur » de l’écologie urbaine prendra de l’importance. J’ai assez confiance, parce qu’on cherche vraiment à répondre à des enjeux concrets, qui touchent directement les milieux de vie des citoyens et leurs besoins, mais ça dépend aussi de la manière dont on valorise ces thèmes-là collectivement. À mon avis, il y aura toujours des sujets d’intérêt public qui nécessiteront les services du Centre d’écologie urbaine.