Villes, climat et inégalités

Architecture + Itinérance : pratiques inclusives pour une ville solidaire

Avril 2024

Carolyne Grimard, professeure adjointe à l’École de travail social (Université de Montréal), Sonia Blank, architecte et chargée de recherche (ASFQ), Sarahlou Wagner Lapierre, étudiante au doctorat en philosophie, (Université de Montréal et collaboratrice à la recherche, ASFQ), Elizabeth Prince, professionel·e de recherche, (Université de Montréal et collaboratrice à la recherche, ASFQ) et Véronic Lapalme, candidate au doctorat en travail social, (Université de Montréal et collaboratrice à la recherche, ASFQ)

Introduction

En 2020, 20 % des personnes installées au campement Notre-Dame (Montréal) vivaient leur premier épisode d’itinérance (Leblanc et al., 2020). La pandémie de COVID-19, combinée à d’autres troubles tels que la crise du logement, la crise migratoire et la crise climatique, augmente les inégalités et problèmes socioéconomiques déjà présents et exacerbe l’itinérance en milieu urbain. Présentés comme des « crises », ces phénomènes s’inscrivent toutefois de façon très prévisible dans les logiques coloniales et capitalistes des systèmes en place. Une partie de notre démarche vise donc à reconnaître ces causes structurelles et à comprendre comment l’aménagement de la ville participe à ces dynamiques délétères. De surcroît, il apparaît nécessaire d’étudier et de transformer les milieux urbains, en y intégrant l’architecture, afin qu’ils soient inclusifs et solidaires des personnes en situation d’itinérance (PSI) ou à risque de l’être. La recherche a été guidée par la question : « Comment favoriser, par des pratiques d’aménagement, le bien-être des PSI? ». À partir de celle-ci, l’équipe multidisciplinaire alliant Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ) et l’École de travail social de l’Université de Montréal a recensé des gestes d’aménagement visant à renverser les dynamiques d’exclusion, à reconsidérer les perceptions du chez-soi et à adapter le design aux réalités de la vie dans la rue. Compte tenu des impacts présents et futurs des changements climatiques sur les PSI, cette recherche peut contribuer à prendre davantage en considération la problématique de l’itinérance dans l’action climatique.

État de la littérature scientifique

La littérature scientifique traitant des impacts sanitaires et sociaux des changements climatiques sur les PSI en est à un stade encore précoce selon Kidd et ses collègues (2020). Pourtant, leur revue des écrits explique qu’étant donné les conditions de vie et d’habitat des PSI, celles-ci sont les plus exposées aux changements climatiques. Les aléas climatiques ont des conséquences sur leur santé physique et mentale, venant exacerber les conditions sociales et de santé (p. ex., maladies chroniques, stigmatisation sociale) qui les rendent plus vulnérables aux changements climatiques. Par exemple, plusieurs études montrent une augmentation de la morbidité et de la mortalité liées au froid chez les PSI (Koutsavlis et al., 2003; Romaszko et al., 2017). Il existe également des risques sanitaires accrus liés à l’augmentation des précipitations (neige, pluie verglaçante, grêle, etc.) qui tombent au sol chaque jour (Zhang et al., 2019). Des outils tels que la RESTING SAFE Environmental Justice Toolkit présentent des avenues intéressantes. Développée par et pour les PSI, cette boîte à outils explique comment se prémunir, entre autres, contre les moisissures, les incendies et la pollution de l’air et du sol (Goodling, 2020). Les risques de mortalité en cas de vague de chaleur sont également particulièrement élevés pour les PSI, notamment dans les quartiers centraux et les corridors industriels selon Harlan et ses collègues (2013). Si la synthèse ci-bas ne s’attarde pas en particulier sur le vécu ou les réponses à ces aléas climatiques, elle informe sur des pratiques inclusives d’aménagement et d’adaptation aux changements climatiques plus attentives aux expériences des personnes en situation d’itinérance.

La revue de littérature menée par l’équipe multidisciplinaire Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ) et l’École de travail social de l’Université de Montréal avait pour but de recenser des ouvrages mettant en relation l’itinérance et l’environnement bâti. Le terme « itinérant » désignait initialement des hommes qui se déplaçaient de ressource en ressource suivant un itinéraire afin de subvenir à leurs besoins (Otero et Roy, 2013). Aujourd’hui, l’expression « personne en situation d’itinérance » fait référence à une diversité de vécus, toujours à l’intersection de plusieurs vulnérabilités et discriminations. Nous considérons que les individus catégorisés comme vivant une situation d’itinérance ne sont pas systématiquement sans logis. En effet, leur vision d’habiter peut dépasser la conception normative d’un chez-soi qui renvoie à un domicile fixe, se situant entre quatre murs, en dur et privé (Grimard, 2022).

Les pratiques d’aménagement recensées concernent tous les gestes posés en vue de modifier l’environnement, que ce soit au travers de processus de consultation, de législation, de programmation, de conception, de construction et d’occupation. Ils peuvent être posés tant par des spécialistes de l’aménagement, des intervenantes sociales et des intervenants sociaux que par des utilisateurs et des utilisatrices des bâtiments et de l’espace public. Ils visent à contribuer au bien-être des personnes en situation d’itinérance. Dans le cadre de cette recherche, nous définissons le bien-être comme l’adéquation entre la satisfaction individuelle et les aspirations relatives à l’environnement et les conditions objectives dudit environnement (Moser, 2009). Six typologies principales ont été étudiées, à savoir les campements urbains, les espaces publics (place, parc, trottoir, bibliothèque, etc.), les villages de mini-maisons, les centres de jour, les centres d’hébergement d’urgence et les logements supervisés.

À ce jour, la documentation sur le lien entre l’architecture et l’itinérance est très restreinte. La littérature scientifique compte quelques analyses qui permettent de constater comment les gestes d’aménagement contribuent à l’invisibilisation, au déplacement, au confinement et à la surveillance des PSI. Or, peu nombreux sont les ouvrages qui s’intéressent aux pratiques d’aménagement pouvant contribuer à leur bien-être (Rollings et Bollo, 2021). D’après la définition que nous avons retenue, s’intéresser au bien-être implique d’identifier les besoins et aspirations des PSI relatifs à leurs milieux de vie et de les traduire en gestes d’aménagement. La traduction est difficilement opérée par des équipes de recherche et des professionnel·le·s de l’aménagement, notamment faute d’outils qui les habiliteraient à formuler des conseils pratiques en matière d’aménagement ou en raison du peu de formation aux réalités complexes de l’itinérance. En premier lieu, les PSI n’appartiennent pas à un groupe homogène. Elles expérimentent l’environnement bâti de façon très variée selon leur âge, leur identité culturelle, leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur état physique et mental, leurs pratiques quotidiennes, etc. Peu de recherches portent sur les besoins spécifiques de chaque population ainsi que sur les besoins qui peuvent découler de l’intersection de ces identités et pratiques. Par exemple, il existe un manque dans la littérature quant aux bonnes pratiques d’aménagement qui permettraient d’assurer la sécurité des personnes qui consomment des drogues. En second lieu, l’implication des PSI dans la recherche scientifique est limitée. Cette mise à l’écart peut s’expliquer en partie par une participation réduite à la vie sociale, culturelle, scientifique et politique en raison de la stigmatisation, de la discrimination et de la marginalisation (Whiteford, 2011). Considérant que les PSI sont les expertes de leur expérience, la recherche scientifique doit opérer une transformation pour valoriser le savoir expérientiel. De plus, les études post-occupationnelles sur l’impact des projets réalisés auprès des occupant·e·s demeurent quasi inexistantes. Il est donc difficile de se prononcer de manière rigoureuse sur les impacts réels de ces projets et de qualifier d’exemplaires les pratiques utilisées. Finalement, la littérature consultée lors de cette recherche se limite aux textes en français et en anglais et se heurte à une perspective culturelle liée aux pays dont provient la recherche. La majorité des sources proviennent d’universités situées au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Australie.

Cas, méthode et données de la recherche originale

Une revue de littérature a été menée afin d’identifier des pratiques d’aménagement pouvant contribuer au bien-être des personnes en situation d’itinérance. Des données ont été extraites à partir de la littérature scientifique, ainsi que de la littérature grise et des études de projets d’aménagement destinés aux PSI. En raison d’une quantité insuffisante de sources scientifiques trouvées dans des bases de données répondant à nos critères de sélection, à savoir les relations entre l’aménagement et le bien-être des personnes en situation d’itinérance, cette revue de littérature n’est pas systématique et a été ouverte à la littérature grise. Beaucoup d’informations pertinentes ont été recueillies à partir de la littérature grise, qui permet de faire le point sur des savoirs experts et expérientiels relatifs à l’aménagement, par des institutions et des organismes communautaires destinés aux PSI. Une recension de projets d’aménagement destinés aux PSI, en Amérique du Nord et en Europe, a également servi à trouver des exemples concrets pour illustrer les pratiques d’aménagement recensées.

Termes de recherche utilisés pour la revue de littérature primaire et secondaire
Plus de 150 sources primaires et secondaires ont été consultées. Nous avons identifié environ 200 pratiques d’aménagement inclusives et solidaires qui ont fait l’objet d’une classification menée et vérifiée par cinq chercheuses. Ces résultats ont été présentés et évalués par les membres d’un comité consultatif comprenant des membres des domaines communautaire et universitaire.
Classification des pratiques d’aménagement, ASFQ, 2022
Cinq grandes catégories ont été retenues : 1) reconnaître le droit à l’espace public; 2) faciliter la cohabitation sociale; 3) concevoir des espaces inclusifs; 4) aménager un lieu sûr; et 5) soutenir l’autodétermination. Les deux premières regroupent les pratiques qui s’opèrent à l’échelle de la ville. Elles abordent les frictions qui peuvent survenir lors du partage d’espaces publics et exposent des outils pour faciliter une coexistence respectueuse. La troisième concerne les processus de recherche, de consultation et de conception à prioriser afin de parvenir à créer des espaces inclusifs pour les PSI. Les deux dernières s’intéressent à l’échelle du bâtiment. On y insiste sur la manière dont les besoins des PSI peuvent se traduire dans l’environnement bâti des projets leur étant destinés.

Résultats

Reconnaître le droit à l’espace public et faciliter la cohabitation sociale

Il existe une contradiction entre l’idéal d’un espace public universellement accessible et la réalité vécue par les personnes qui l’utilisent. L’espace public n’est souvent ouvert qu’aux personnes qui adoptent des comportements socialement acceptés et exclut celles dont les comportements sont jugés inacceptables (Iveson, 1998). Par ailleurs, posséder les moyens de consommer dans l’espace public et avoir un logement à soi sont devenues les deux conditions nécessaires pour pouvoir l’occuper sans être réprimé (Laberge et Roy, 2001). La présence de PSI qui fréquentent l’espace public sans consommer ou pour y mener des activités quotidiennes comme dormir, uriner et travailler parfois de façon informelle est considérée comme dérangeante (Bellot et al., 2005). En conséquence, ces comportements se voient encadrés par des lois criminelles et des règlements municipaux, sans compter que le design hostile et défensif gêne également l’occupation des lieux par les PSI. De plus, les projets destinés aux PSI entraînent souvent des réactions et des oppositions chez les membres du voisinage qui jugent indésirable ce type de projet dans le quartier où ils habitent ou travaillent, phénomène nommé « pas dans ma cour » (NIMBY).

Les pratiques identifiées visent à faciliter la cohabitation sociale au moyen d’installations construites, mais également de gestes de sensibilisation et de plaidoyers soutenus par le design. Par exemple, il semble essentiel d’avoir une offre de services adaptée aux besoins des PSI dans l’espace public, c’est-à-dire l’accès à des installations sanitaires accessibles, entretenues régulièrement, ouvertes en tout temps et sécuritaires pour les personnes consommant des drogues, une collecte de déchets planifiée selon des milieux de vie informels, une collecte d’objets dangereux, l’accès à un espace d’entreposage, à une adresse postale, à de l’information importante, à une source d’électricité et à des haltes-répits (endroits sans restriction à l’entrée, sans exigence d’intervention et ouverts à l’année)[1]. Le design peut aussi contribuer à réduire l’opposition citoyenne aux projets destinés aux PSI en soutenant les consultations publiques et en exposant des solutions d’aménagement pour une cohabitation respectueuse (BC Housing, Community Acceptance Series and Toolkits; Affordability and Choice Today, 2016; Connelly, 2005). L’intégration d’espaces ouverts aux non-résident·e·s dans les projets permet à la fois d’offrir un lieu de rassemblement non institutionnel aux occupant·e·s et un lieu de partage pour le voisinage (voir : Shelter from the Storm, VinziRast, Le café de la maison ronde, MLK1011).

Conception inclusive

Crédits photo : ASFQ, 2022

Concevoir des espaces inclusifs

La conception d’espaces inclusifs nécessite la participation active de toutes les parties prenantes : PSI, décisionnaires, communauté de recherche, équipe de conception. La recherche traditionnelle en design inclusif se concentre principalement sur la notion d’accessibilité universelle et ne s’intéresse que marginalement à des notions plus larges d’inclusion (Ilie, 2014). En plus d’être universellement accessibles, les environnements inclusifs doivent être diversifiés, flexibles et accueillants pour une variété de personnes. Sans exception pour les personnes ayant des besoins particuliers, ces lieux doivent donc donner à quiconque les fréquente le sentiment d’être à sa place (Commission for Architecture and the Built Environment, 2008). Ainsi, les pratiques soulignent l’importance de mettre en relation la recherche, les processus de conception et ceux de consultation dans le but de développer une meilleure compréhension des besoins des parties prenantes.

En effet, il existe un manque dans la recherche quant à la diversité des besoins et goûts des PSI relatifs à l’environnement bâti. Les personnes qui ont fait l’expérience d’une absence de chez-soi sont les mieux à même d’évaluer les impacts de l’absence de logement sur leur état physique, mental et émotionnel (Sakamoto et al., 2008).

Il importe donc de reconnaître ce savoir expérientiel (ibid.), de valider les données de recherche auprès des participant·e·s ainsi que de créditer justement leur participation. La conception architecturale profite ainsi d’une documentation plus étoffée et peut se fonder sur celle-ci. Les aménagistes peuvent aussi prioriser des processus de conception participatifs. Lors de ceux-ci, les points de vue exprimés sont pris en compte et mis en œuvre concrètement dans les propositions, puis les choix conceptuels sont confirmés par les utilisateurs et utilisatrices de l’espace. Peu de données probantes sont disponibles sur le design participatif et la satisfaction des occupant·e·s au sein des projets. Des études post-occupationnelles et des retours d’expériences permettraient d’améliorer les approches de design inclusif ainsi que de mieux comprendre les interactions entre les utilisatrices et utilisateurs et leur environnement. Finalement, se déplacer vers les populations concernées et prévoir une variété de stratégies pour stimuler leur participation rendent les consultations publiques plus accessibles et représentatives (Leblanc, 2021; Prud’homme, 2019).

Aménager un lieu sûr et soutenir l’autodétermination 

Avoir souffert de l’absence d’un chez-soi peut être une expérience traumatisante. D’après Pable, McLane et Trujillo (2022), plusieurs besoins découlent de l’expérience de traumatismes, à savoir l’habileté à faire face au stress et à le gérer, la sécurité, l’intimité, l’espace personnel et la présence de beauté et d’éléments significatifs. Grâce au design informé par les traumatismes, l’environnement bâti peut avoir une incidence sur la guérison, le sentiment d’estime de soi, de reconnaissance et d’autodétermination. Cette approche en aménagement note également que la sécurité ontologique, c’est-à-dire un état de bien-être ancré dans un sentiment de constance dans l’environnement social et matériel, est un besoin essentiel pour les personnes ayant vécu des épisodes d’itinérance. Cet environnement doit favoriser la tenue d’une routine quotidienne, l’émancipation de la surveillance et du contrôle et la construction de son identité dans un milieu sécuritaire (Rollings et Bollo, 2021). Bref, un chez-soi serait un espace de protection et de répit où il existe moins de restrictions imposées que dans l’espace public (Molony, 2010; Rollings et Bollo, 2021). Comme mentionné précédemment, il importe de réfléchir au chez-soi en dehors de sa conceptualisation normative afin de constater la création d’un sentiment de chez-soi dans une diversité de lieux (campement, véhicule, squat, rue) et en relation avec plusieurs éléments (famille, communauté, animaux, terre, eau, langue, etc.).

La traduction de ces besoins en gestes d’aménagement se base sur les besoins fondamentaux identifiés par le design informé par les traumatismes (Pable et Ellis, 2017). Dans le but de créer un environnement sécuritaire, il importe de diminuer les sources de stress ponctuelles, par exemple en aménageant plusieurs entrées et sorties au sein du bâtiment, en veillant à adosser le mobilier de repos au mur, à créer des parcours sans impasses et des percées visuelles vers les espaces communs. De plus, un équilibre entre des espaces intimes et des endroits de socialisation favorise le développement d’un sentiment de confort et de contrôle personnel, d’autodétermination et d’appartenance. L’attention portée à l’esthétique des lieux contribuerait à la création d’un chez-soi. Il est suggéré d’intégrer de l’art et de la décoration qui reflètent les spécificités culturelles et les goûts des occupant·e·s, de la biophilie, un éclairage adapté et un aménagement ayant des caractéristiques domestiques plutôt qu’institutionnelles. Enfin, il apparaît essentiel de prendre en compte les réseaux et services offerts à proximité des ressources lors du choix de la localisation. Les aménagistes peuvent également soutenir par le design les initiatives formelles ou informelles menées par les PSI, en prenant grand soin de respecter leur autonomie et leur autogestion (voir par exemple Dignity Village, Portland).

Conclusion

La recherche fait état du manque de prise en compte des PSI dans l’aménagement de la ville et des ressources qui leur sont destinées. Les consultations publiques, les processus de conception et la recherche universitaire ne reconnaissent que très rarement le savoir expérientiel, les besoins et les aspirations des personnes ayant vécu ou vivant des épisodes d’itinérance. Par ailleurs, si la littérature scientifique permet aujourd’hui de cibler certains besoins chez des populations en situation d’itinérance, il existe encore très peu d’information sur plusieurs communautés surreprésentées, comme les communautés autochtones, LGBTQIA2S+ et migrantes, entre autres. L’aménagement de la ville, mésadapté aux réalités de plusieurs populations marginalisées, profiterait d’études post-occupationnelles et de retours d’expérience sur des approches participatives de design afin d’être mieux informé. Des avenues novatrices en aménagement comme les pratiques d’occupations transitoires, la requalification de bâtiments existants et le zonage inclusif doivent être explorées. Bref, il apparaît urgent que les spécialistes de l’aménagement et les instances se mobilisent afin de renverser les dynamiques d’exclusion des PSI de la vie urbaine. Par ailleurs, considérant les impacts croissants des changements climatiques, il importe de trouver des stratégies d’adaptation qui diminueraient les conséquences disproportionnées de ceux-ci sur ces populations.

[1] Cette pratique fait référence à des exemples de projets d’aménagement cités dans le guide (Pop-Up par Bridgman Collaborative, H.O.P.E. Lockers par Legacy Initiative, Comptoir postal par Le Sac à dos) et s’appuie sur des études citées dans le même guide, notamment Davis (2004) et Laberge et Roy (2001).

Pour citer cet article

Blank, S. (2024). Architecture + Itinérance : pratiques inclusives pour une ville solidaire. Dans Répertoire de recherche Villes, climat et inégalités. VRM – Villes Régions Monde. https://www.vrm.ca/architecture-itinerance-pratiques-inclusives-pour-une-ville-solidaire/

* La publication a été réalisée grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente de développement culturel de Montréal et des Fonds d’initiative et de rayonnement de la métropole. Elle a été rendue possible avec l’appui financier de Mitacs Accélérations, du CRSH et de l’École de travail social de l’Université de Montréal.
Texte source
Grimard, C. et al. (2023) Architecture + Itinérance : Pratiques inclusives pour une ville solidaire. Montréal : Architecture Sans Frontières Québec. https://www.asf-quebec.org/wp-content/uploads/2023/01/2023.01_Catalogue_ASFQ_opt_v.pdf 
Bibliographie

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