Auteurs : Jean-Pierre Garnier et María Castrillo Romón (2013)
« Aléas de la patrimonialisation urbaine », Espaces et sociétés, Érès (152-153) 1-2, 288 pages.
Résumé
La patrimonialisation est placée, par les deux directeurs de publication invités, au cœur de ce numéro. Alors que celle-ci est sensée être synonyme de réconciliation entre le passé et le futur, un lieu symbolique pour les collectivités dans lesquelles celles-ci puisent une partie de leur identité, on observe en réalité qu’elle est plutôt synonyme de contradictions et de désaccord. L’objectif de ce numéro est de relancer la réflexion sur le patrimoine, en portant une attention particulière aux nouvelles pratiques urbanistiques. Plus précisément, il s’agit de faire ressortir non seulement l’instrumentalisation de ces pratiques, mais également les discours et les intérêts des différents acteurs urbains impliqués.
Les quatre premiers articles de ce numéro portent sur la compréhension du patrimoine et les tensions qui en découlent à la lumière des nouveaux impératifs, tout particulièrement en matière de développement urbain. Comment le patrimoine est récupéré et utilisé par les acteurs ? Pour sa part, le cinquième et le sixième article portent sur les conséquences de la patrimonialisation, soit sur l’ouverture de la notion de patrimoine pour intégrer celle des paysages agricoles et industriels. L’élargissement de la notion de patrimoine est également l’objet du dernier article, qui s’intéresse plus particulièrement au patrimoine ordinaire.
Ce numéro d’Espaces et Sociétés comporte également trois articles hors dossier. Le premier porte les processus de réaménagement des stades dans deux parcs historiques, l’un au Canada (stade Percival-Molson, Montréal) et l’autre en Argentine (Jorge Luis Hirsh, La Plata). Pour sa part le deuxième article utilise trois villes françaises (Saint-Étienne, Nantes et Clermont-Ferrand) afin d’analyser les transformations urbaines en portant un regard sur les héritages sociaux et urbains. Enfin le troisième article s’intéresse aux effets de la localisation d’un conflit social dans certains espaces sur la définition d’une mobilisation collective et ses participants, et ce en utilisant le mouvement des intermittents du spectacle.
Contenu
Dossier
Éditorial
Jean-Pierre Garnier et María Castrillo Romón
Le concept de patrimoine bâti, alibi des modèles urbains soumis à la rente foncière en Europe
Alfonso Álvarez Mora
Cités ouvrières et patrimonialisation : d’un modèle à ses multiples transformations
François Duchêne, Julien Langumier et Christelle Morel Journel
Ce que cachent les murailles. Le patrimoine historique comme icône urbaine
Ion Martínez Lorea
La patrimonialisation à l’occidentale et ses conséquences sur un territoire africin. Porto-Novo au Bénin
Monica Coralli et Didier Houénoudé
Du village agricole à la ville-musée : logiques de patrimonialisation pour la reconstruction d’un village sicilien
Anna Juan Cantavella
La photographie dans la patrimonialisation du paysage industriel : le Moulin Minetti & Gamba à Sao Paulo
Vérônica Sales Pereira
Habiter le patrimoine mondial : ‘ville de pierre’ et ville des hommes. Le patrimoine ordinaire à Bordeaux.
Chantal Callais et Thierry Jeanmonod
Hors dossier
Transformation et permanence : la comparaison des processus de réaménagement des stades dans deux parcs historiques
Mabel Irma Contin
Patrimoine et projet urbain : produire et valoriser la localité à Saint-Étienne, Nantes et Clermont-Ferrand
Amélie Nicolas et Thomas Zanetti
Les enjeux de la territorialisation d’une lutte sociale : le cas des intermittents du spectacle
Jérémy Sinigaglia
Controverses
Poursuite de la controverse sur le périurbain
Maurice Blanc
Réponse de Jean-Pierre Orfeuil à Jacques Lévy
Notes de lecture
Recensions d’ouvrages