Introduction
Depuis la fin du 20e siècle, la notion de « rythmanalyse » de Henri Lefebvre (1992) a attiré une attention grandissante, notamment au sein de la communauté scientifique anglophone. La rythmanalyse est même considérée comme un mot-clé jouissant d’une fétichisation particulière (fetishized keyword of modernism) au sein du courant de pensée moderniste des sciences sociales et humaines à la fin du 19e et au début du 20e siècle (Cowan, 2012, p. 18-19). Deux particularités permettent d’expliquer l’importance théorique et analytique de ce concept. Premièrement, le rythme, l’élément constituant de la rythmanalyse, englobe à la fois la temporalité et la spatialité d’un phénomène (Crespi et Manghani, 2020). La temporalité du rythme se traduit par sa répétitivité dans le temps, alors que sa spatialité s’explique par les caractéristiques sociomatérielles des lieux où le rythme se produit. Ainsi, cet outil occupe une place importante dans la recherche portant sur les faits géographiques et la vie quotidienne (Lyon, 2019; Reid-Musson, 2018) parce que « la vie quotidienne » repose en soi sur des répétitivités temporelles en parallèle des forces politico-économiques ainsi que des pratiques sociales (Qian et An, 2020). Deuxièmement, au-delà de la géographie, la rythmanalyse est également employée dans d’autres disciplines et est ainsi connue pour sa transdisciplinarité (Henriques, Tiainen et Väliaho, 2014). En effet, l’usage de cet outil a connu une recrudescence depuis la dernière décennie chez des équipes de recherche en sociologie, en géographie, en anthropologie, en urbanisme et architecture, en sciences économiques, ainsi qu’en études culturelles et en arts (Christiansen et Gebauer, 2019; Crespi et Manghani, 2020; Henriques, Tiainen et Väliaho, 2014; Lyon, 2019).
Vu l’importance grandissante de la rythmanalyse, la présente capsule a pour but de décortiquer cette notion et d’exposer quelques exemples de l’usage de cette notion. En raison de l’étendue conceptuelle et de l’universalité du rythme, il nous semble nécessaire de poser une limite conceptuelle. La capsule se centre ainsi principalement sur l’usage de la rythmanalyse en études urbaines sous le prisme d’analyse de Lefebvre. Les travaux de Lefebvre ont permis « non seulement d’inventer un nouveau mode/outil analytique, mais aussi de faire avancer le développement conceptuel de ce champ d’études », comme souligné par Marcu (2017, p. 413).
Cette capsule se structure en cinq sections. Dans la section suivante, nous exposons la chronologie de développement du concept de rythmanalyse. Dans la section 3, nous nous attardons à la définition et à la catégorisation des rythmes, avant de discuter des axes principaux de recherche de la rythmanalyse dans la section 4. Enfin, dans la section 5, l’accent sera mis sur le rôle de la rythmanalyse dans les études urbaines.
Le développement de la notion de rythmanalyse
Nous souhaitons tout de même souligner qu’avant Lefebvre, d’autres intellectuels avaient déjà posé le fondement théorique de la notion de rythmanalyse (Brighenti et Kärrholm, 2018). Cette notion est apparue pour la première fois en 1931 dans l’ouvrage La rythmanalyse de l’intellectuel portugais Lúcio Alberto Pinheiro dos Santos (Lefebvre, 2004/1992, p. xiii; Lyon, 2019). Parmi les spécialistes de la rythmanalyse comptent l’Autrichien Gaston Bachelard et les deux sociologues français Émile Durkheim et Marcel Mauss (Brighenti et Kärrholm, 2018).
Les théories portant sur le rythme élaborées par Lefebvre font partie d’une branche de la science du rythme (Gümüş et Yılmaz, 2020), en relation étroite avec les études culturelles (Chen, 2013; Henriques, Tiainen et Väliaho, 2014), la géographie (Crang, 2001; Edensor, 2010) et le design urbain (Wunderlich, 2008). Lyon (2019) propose ainsi la rythmanalyse aux cinq axes de recherche suivants : la rythmanalyse culturelle et historique, les rythmes et la mobilité, les rythmes spatiaux et la production de l’espace, les rythmes du travail, ainsi que les rythmes de la nature.
Dans ce paysage intellectuel, la contribution de Lefebvre se trouve dans la conceptualisation systématique et substantielle de la rythmanalyse (Revol, 2019), qu’il aborde dans plusieurs de ses ouvrages, dont il importe d’en mentionner quatre. Le premier, Critique de la vie quotidienne, se compose de trois volumes qui ont été publiés progressivement en 1947, 1961 et 1981, puis publiés en anglais respectivement en 1991, 2002 et 2005. Le deuxième ouvrage, La production de l’espace, a paru en 1974 et sa version anglaise en 1991. Éléments de rythmanalyse : introduction à la connaissance des rythmes, paru en France en 1992, est considéré comme le plus exhaustif sur la notion de rythmanalyse. Selon plusieurs spécialistes (Brighenti et Kärrholm, 2018; Lyon, 2019; Reid-Musson, 2018), ce traité s’inscrit pleinement dans la continuité de l’ouvrage Critique de la vie quotidienne. Enfin, le lectorat anglophone se familiarisera avec les travaux de Lefebvre sur le rythme grâce à la traduction de l’ouvrage Éléments de rythmanalyse : introduction à la connaissance des rythmes par Stuart Elden et Gerald Moore (2004/1992).
Définition et catégorisation des rythmes selon Lefebvre
Définition et caractéristiques
Le rythme et la rythmanalyse sont des concepts complémentaires inséparables. La rythmanalyse consiste en soi à identifier et caractériser des rythmes dans des contextes spatiaux précis, les mécanismes les générant, ainsi que les interactions entre ceux-ci. Pour Lefebvre (1992), la notion de « rythme » est le premier élément à comprendre afin de bien saisir et utiliser la rythmanalyse.
Le dictionnaire Merriam-Webster définit le rythme comme suit : « movement, fluctuation, or variation marked by the regular recurrence or natural flow of related elements ». Par ailleurs, selon le dictionnaire Larousse, rythmer consiste à « marquer, constituer les temps qui organisent la structure interne d’une durée ». Ces deux définitions révèlent le caractère à la fois abstrait et saisissable du rythme.
Dans les recherches en sciences sociales et humaines, le rythme englobe à la fois les êtres humains et les « non-humains » et est susceptible d’être mobilisé dans différents systèmes de pensée et de raisonnement (Evans et Franklin, 2010). Notons, par exemple, les rythmes destinés à saisir la nature et ses dynamiques (les rythmes cosmiques comme les saisons et marées); ceux qui tentent de décrire l’univers économique, social et politique façonné par l’être humain (les rythmes sociaux, culturels et conçus comme les repas et heures de travail); et les rythmes esthétiques, formels et stylistiques comme la littérature, le tact dans la musique et les motifs en arts visuels (Frank, 2019).
Pour Lefebvre en particulier, « partout où il y a interaction entre un lieu, un temps et une dépense d’énergie, il y a un rythme » (Lefebvre, 1992, p. 26). Il a poussé plus loin la conceptualisation en identifiant les caractéristiques suivantes du rythme : sa répétitivité et son caractère social (Lefebvre, 2004/1992). La répétitivité du rythme s’appuie sur un « rythme type » (autrement dit, un rythme de base) associé à un cycle durant lequel ce premier se reproduit incessamment. Un rythme type se compose de quatre phases : sa naissance, son développement, son apogée ainsi que son déclin et son achèvement. Les périodes de transition entre les phases d’un rythme type sont des interférences, qui sont également considérées comme un élément incontournable d’un rythme. Cette manière d’interprétation correspond intuitivement à la définition du rythme dans la physique.
Le caractère social du rythme est l’une des spécificités permettant de distinguer le rythme lefebvrien de ceux utilisés dans d’autres sciences et il s’agit de la différence fondamentale entre le rythme lefebvrien et celui défini par la physique. Fidèle à sa posture néomarxiste, Lefebvre prône l’idée selon laquelle le rythme ne peut aucunement se dissocier du fondement du marxisme considérant le temps et l’espace comme des produits marchandables et interchangeables. En effet, l’espace et le temps sociaux, s’articulant autour des rythmes, sont conditionnés par des dynamiques du marché et sont donc perçus comme des produits sociaux. Grâce aux rythmes qui les associent, le caractère « marchandise » de l’espace et du temps se révèle. De surcroît, Lefebvre a fait de la lumière sur la relation entre l’espace et le temps, de manière à ce que le temps rythmique caractérise un espace (Crespi et Manghani, 2020; Edensor, 2010). Plus particulièrement, le temps permet aux chercheurs et chercheuses d’identifier différents types de « sous-espaces » existant au sein d’un territoire, qui se dotent des rythmes distincts, par exemple par la répétition, l’intensité ou l’entité qui produit le rythme en question (Evans et Franklin, 2010). Ainsi, les rythmes doivent être analysés dans les processus qui les produisent, mais aussi dans l’observation de l’espace et du temps sociaux (Revol, 2019).
La rythmanalyse, en tant qu’outil analytique, selon Frank (2019), possède des atouts permettant d’étudier simultanément trois « mondes » : le monde dit « phénoménologique » (celui éprouvé par le corps humain); le monde dit « discursif » (celui imaginé et défini par la langue et la culture); et le monde dit « esthétique » (celui défini dans une forme artistique). Cette interprétation est particulièrement cohérente avec le processus de production de l’espace théorisé par Lefebvre (1984/1974). Selon celui-ci, les espaces « conçus » (ou les représentations de l’espace) correspondent au monde « discursif », les espaces « vécus » (ou ceux de la représentation), au monde « esthétique », et les espaces « perçus » (ou les pratiques spatiales), au monde « phénoménologique ». C’est d’autant plus que selon Lefebvre, les rythmes eux-mêmes sont vécus par la personne qui les observe et il faut les comprendre à l’échelle du corps (et sans sensibilité) (Revol, 2019). L’application de la rythmanalyse s’étend particulièrement à l’examen de la production de l’espace social, nécessitant une conceptualisation plus opérationnalisable du rythme, ce que nous présentons ci-dessous.
Catégorisation des rythmes
Lefebvre (1992) a complexifié la notion de rythme en proposant trois façons de la catégoriser. D’abord, en fonction de l’ampleur de l’échelle-temps, il distingue deux types de rythmes : linéaires et cycliques. Les rythmes linéaires correspondent à l’échelle-temps des rythmes quotidiens et se traduisent par des habitudes, des actions individuelles répétitives selon des cycles restreints (comme des cycles horaires et journaliers). Les rythmes cycliques, quant à eux, se réalisent dans une échelle spatiale et temporelle plus vaste, comme les rythmes saisonniers ou encore les marées (Sun, 2021). Or selon Lefebvre, le temps social tend à se détacher des cycles naturels en raison de l’organisation de la société autour de l’économie industrielle, et il tend à devenir linéaire (Revol, 2019). Le temps social, dans la société moderne, devient aussi plus abstrait et aliéné (ibid.).
Quand on se penche sur la stabilité des rythmes, une autre catégorisation est possible, toujours selon Lefebvre (1992), comprenant l’arythmie, l’eurythmie et la polyrythmie. Les rythmes arythmiques coïncident avec les perturbations de caractère exceptionnel et les rythmes eurythmiques évoquent un état stable. La polyrythmie est la combinaison de ces deux rythmes (l’arythmie et l’eurythmie), ainsi que les rythmes produits par diverses entités ou encore les différents rythmes produits par une seule entité présente dans un espace étudié (Lefebvre, 2004/1992; Sun, 2021).
Enfin, en reliant le rythme aux mécanismes structurant le système sociétal, Lefebvre (2004/1992) distingue d’autres types de rythmes comme les rythmes secrets, publics et imaginaires, et ce, en fonction de l’échelle et de la sphère dans lesquelles le rythme est produit. Les rythmes secrets sont liés à des rythmes physiologiques et psychologiques animant le corps humain. Les rythmes publics sont ceux qui animent le fonctionnement et les évènements publics d’une communauté, comme les jours commémoratifs, les périodes d’ouverture et de vacances des établissements publics. Les rythmes imaginaires, comme le suggère leur nom, se réfèrent « à l’éloquence et aux rythmes verbaux, mais aussi à l’élégance, aux signes et aux processus d’apprentissage » (Lefebvre, 2004/1992, p. 18) et à tout ce qui appartient à la créativité et à l’imaginaire de l’être humain. Ces trois rythmes sont en concordance avec l’idée de Lefebvre selon laquelle les rythmes sont vécus par la personne qui les observe (appelée rythmanalyste). Lefebvre place le corps humain au centre de la rythmanalyse et du rapport entre le corps et l’espace, et donc de la ville (Qian et An, 2020). Ceci fait écho à une tendance plus récente, en géographie et en études urbaines, qui appelle à comprendre la ville sous plusieurs échelles spatiales d’analyse, dont le corps (par exemple Parker, 2011; Richardson et Jensen, 2016).
Les axes de recherche de la rythmanalyse
La rythmanalyse, bien qu’elle ne soit pas clairement définie dans les recherches susmentionnées, est un ensemble d’analyses permises par l’identification des rythmes (Gibert-Flutre, 2021; Koch et Sand, 2009), dont se dégage une diversité de rythmes et de mécanismes qui les produisent (Marcu, 2017; Sgibnev, 2015; Sun, 2021). Dans le tableau 1, nous exposons brièvement les différents sujets de recherche qui ont utilisé la rythmanalyse et qui, par conséquent, contribuent à faire avancer la théorisation de la notion « rythme ». Nous y constatons que les travaux mobilisant les apports théoriques de Lefebvre sur le rythme s’associent à différents thèmes, depuis l’usage et la négociation des espaces publics (Bhattacharjee et Sattar, 2021; Gibert-Flutre, 2021; Massey, 2019; Sun, 2021), jusqu’aux études sur la migration (Reid-Musson, 2018) et sur la mobilité sociale (Marcu, 2017). Cela démontre le potentiel conceptuel et analytique de la notion du rythme pour les études urbaines.
Tableau 1: Une sélection d’études mobilisant les théories du rythme
Étude | Thème | Territoire | Échelle temporelle | Échelle spatiale |
Chen (2013) |
La marche et l’appropriation des piétons de l’environnement physique qui les entoure |
Docklands, Australie |
Quotidienne |
La rue |
Gümüş et Yılmaz (2020) |
Espaces publics et leur usage |
Izmir, Turquie |
Quotidienne |
La rue |
Bhattacharjee et Sattar (2021) |
Espaces publics et leur usage durant la pandémie de COVID-19 |
Mumbai, Inde |
Quotidienne |
La rue |
Gibert-Flutre (2021) |
Usage et négociation des espaces publics |
Hô Chi Minh-Ville, Vietnam |
Quotidienne |
La rue |
Sun (2021) |
Usage et négociation des espaces publics |
Yuncheng, Chine |
Quotidienne |
La rue |
Jenss (2021) |
Effets spatiotemporels de la violence physique sur les rythmes urbains |
Buenaventura, Colombie |
Annuelle |
Une ville |
Marcu (2017) |
Relation(s) entre les rythmes et la mobilité des jeunes à la suite de l’élargissement de l’Union européenne |
Espagne |
– |
Un pays |
Reid-Musson (2018) |
Rythmes des travailleurs agricoles migrants dans des zones rurales |
Ontario, Canada |
– |
Une région |
Conclusion
Le rythme est utilisé dans de nombreuses disciplines, ce qui permet même de considérer la rythmanalyse comme une science à part entière (Michon, 2010, 2020). La rythmanalyse est aujourd’hui devenue un puissant outil en sciences sociales, comme l’ont mentionné Brighenti et Kärrholm (2018) :
[…] rhythmanalysis is extremely important and helpful as a sensitising attitude and a research technique in the social and spatial sciences. It is even safe to grant that rhythmanalysis has become an acknowledged method of inquiry soon to be admitted in methodology textbooks. (p. 1)
De plus, le rythme combiné avec les théories expliquant les jeux de pouvoir et les politiques du quotidien forment un triple cadre théorique pertinent pour analyser la vie urbaine quotidienne (Reid-Musson, 2018).
Les travaux de Lefebvre ont contribué à développer le fondement théorique de la rythmanalyse, notamment le caractère sociopolitique du rythme. Qui plus est, la rythmanalyse est considérée par Lefebvre (visant une transformation révolutionnaire de la ville) comme un des outils théoriques pour lutter contre l’abstraction du temps et de l’espace social ainsi que de leur aliénation (Revol, 2019), notamment en appréhendant la vie quotidienne (Qian et An, 2020). Le potentiel théorique et analytique de la rythmanalyse réside dans la lecture spatiotemporelle des phénomènes urbains, et c’est à nous, chercheuses et chercheurs en études urbaines et domaines connexes, de l’explorer et de le développer.
Note: Le site https://rhuthmos.eu construit par Pascal Michon est une plateforme numérique recensant les travaux portant sur le rythme. Ces travaux, publiés en français et en anglais, proviennent de nombreuses disciplines, notamment des sciences sociales et des arts.
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Cette recherche a été effectuée sous la direction de Thi Thanh Hiên Pham, professeure en études urbaines (UQAM)