Compte rendu – Conférence de Denise Helly, commentée par Raphaël Canet et Léo Palardy

Helly se penche sur la construction discursive du wokisme : comment ce discours est-il construit, articulé? Qui le crée, qui le prononce? Puisque l’ascension anti-woke est polymorphe, la chercheuse juge d’abord nécessaire de distinguer son élaboration dans de multiples régions et contextes. En France, la réaction anti-woke s’établit dans les rangs de l’élite intellectuelle et universitaire, entre philosophes possédant une grande légitimité discursive. L’opinion publique française n’est pas encore largement atteinte pour l’instant, selon Helly. Aux États-Unis, l’anti-wokisme se situe dans une autre arène : il s’agit plutôt d’un mouvement social populiste. Finalement, au Québec, le phénomène anti-woke s’alimente plutôt dans la sphère médiatique. Une poignée de chroniqueur·euse·s tels que Martineau, Durocher, Bock-Côté, Bombardier et Facal nourrissent la controverse. Il fut question plus spécifiquement de ce phénomène dans la présentation de Canet et Palardy.

Compte rendu – Conférence d’Isabelle Baraud-Serfaty

Le trottoir marque notre imaginaire par les multiples représentations qu’on lui accorde, par exemple dans la littérature ou encore dans la conception qu’a l’enfant de son espace. D’un point de vue historique, les trottoirs les plus anciens ont été découverts à Pompéi. Par la suite, ils ont cessé d’être construits en Europe jusqu’à la suite de l’incendie de Londres en 1666, où l’aménagement de la nouvelle trame viaire prévoit alors des trottoirs. En France, la loi sur le financement des trottoirs de 1845 en a fait leur généralisation à travers les différentes régions urbaines du pays. Cependant, la seconde moitié du 20e siècle a été marquée par la disparition des trottoirs en raison de la priorité accordée à la voiture dans la conception de nos villes. Depuis, plusieurs courants en urbanisme visent à redonner la place aux espaces piétonniers, notamment en considérant la marchabilité (l’accessibilité piétonne) comme indicateur de qualité de vie en milieu urbain.
La présentation d’Isabelle Baraud-Serfaty a permis de mettre en lumière deux enjeux contemporains sur la place des trottoirs dans nos villes, soit la valeur du trottoir ainsi que la distinction entre le domaine public et le domaine privé dans sa gouvernance.

Compte rendu – Conférence de Laurent Devisme, commentée par Meg Holden

Que signifie « écologiser » les études urbaines? C’est la question soulevée lors d’une rencontre unique entre deux langues et deux continents. Laurent Devisme, professeur d’études urbaines à l’ENSA Nantes et chercheur à l’UMR Ambiances, architectures, urbanités (CRENAU), a entamé la discussion en abordant les transitions socioécologiques et leurs implications pour les méthodologies et les connaissances, ainsi que les pratiques et les formations des chercheurs et des chercheuses. Son intervention a été suivie par un commentaire de Meg Holden, professeure-chercheuse en études urbaines et en gestion des ressources et de l’environnement à l’Université Simon Fraser, qui a présenté ces enjeux critiques dans un contexte canadien.

Compte rendu – Conférence de Bruce Appleyard

Livable Streets 2.0 (2020) de Bruce Appleyard est la suite du livre original Livable Streets publié en 1981 par Donald Appleyard, père du professeur Appleyard. Lors de la présentation du 20 juillet 2023, l’auteur a pu exposer les meilleures pratiques et des données probantes afin de réduire la place de l’automobile au profit de rues plus vivantes et animées. Cette réappropriation de la rue au détriment de l’automobile est sous-jacente à trois thèmes centraux présentés lors de la conférence : le conflit, le pouvoir et la promesse.

Compte rendu – (re)Penser la ville au XXIe siècle: retour sur les expériences des écoquartiers

Avec une attention toute particulière apportée à la mixité d’usage et à la question environnementale, les écoquartiers s’affichent en rupture totale avec l’urbanisme fonctionnaliste des années 1960-70. Comment sont-ils construits ? En partant de labels et d’objectifs précis, quels sont les résultats obtenus ? Innovants et pensés avec leurs futur-es habitant-es, les écoquartiers représentent-ils l’avenir de la ville ?

Compte rendu – Les midis de l’immigration

Le paysage montréalais illustre parfaitement les trois mutations spatiales de la nouvelle géographie des lieux de culte. D’abord, leur installation dans des lieux qui ne leur étaient pas destinés à l’origine. Ensuite, le passage qui s’effectue au niveau de l’appartenance des membres, à savoir du modèle paroissial fondé sur la proximité au modèle congrégationnel qui s’appuie sur des logiques affinitaires. Finalement, une diversité croissante des fonctions assurées par ces lieux de culte, notamment pour les populations immigrantes.

Compte rendu – Conférence midi d’Eva Simon

Le phénomène de la dégradation de la copropriété est lié à l’usage et est inévitable. Il existe en effet différents types de construction, différentes gammes de produits qui peuvent se traduire en différentes trajectoires de vieillissement. À Montréal et au Québec, les dernières années ont connu une forte production de condos (copropriétés) et en ce sens, aborder l’expérience française relativement à la copropriété et à sa dégradation s’avère pertinent.

Compte rendu – Conférence midi de Jean-Yves Authier

Le 28 avril 2015, Jean-Yves Authier est venu présenter ses travaux de recherche sous forme de conférence midi intitulée : « Il était une fois des enfants, des quartiers et des villes ». C’est devant une salle comble que ce chercheur a abordé la cohabitation des enfants dans les quartiers gentrifiés selon une approche issue de la sociologie urbaine de l’enfance.

Compte rendu – Conférence midi de Guy Di Méo

Di Méo est venu présenter son parcours intellectuel et scientifique, en discutant des différentes influences qui l’ont inspiré au cours de ses quarante années de carrière. Il a ainsi présenté différents moments de son évolution théorique, de la géographie classique à la géographie sociale.