Journée d’étude – Histoire et démocratie municipale
Colloque organisé par la Chaire de recherche du Canada sur les élections municipales, l’Université de Sherbrooke et le réseau VRM, portant sur l’histoire de la démocratie municipale.
Colloque organisé par la Chaire de recherche du Canada sur les élections municipales, l’Université de Sherbrooke et le réseau VRM, portant sur l’histoire de la démocratie municipale.
Alors que la recherche scientifique s’intéresse depuis longtemps aux configurations spatiales de l’espace physique afin de cerner leurs dimensions symboliques et les enjeux sociaux associés, pourquoi celles des « cartes mentales » peinent à être questionnées ainsi ? Est-ce par tropisme mentaliste centré sur l’individu ? Par opposition entre carte « objective » et « subjective » réduisant les coparaisons à d’anecdotiques distorsions spatiales ? Cette communication consiste, à partir d’exemple à l’échelle de la ville ou du quartier, à montrer l’importance des dimensions sociales de la cartographie cognitive pour saisir les enjeux sociaux du rapport à l’espace. Elle sera également l’occasion de présenter le réseau Cartotête.
Depuis le début des années 1980, et plus particulièrement depuis 1990, les fameuses « banlieues » françaises sont marquées par des épisodes récurrents de violences urbaines, appelées « émeutes » ou « révoltes » selon la qualité politique qu’on leur prête ou qu’on leur nie.
Au début des années 2000, plusieurs quartiers composés de logements privés et de logements sociaux ont été construits sur d’anciens territoires industriels situés au cœur des agglomérations urbaines françaises. Ces opérations de densification urbaine qui se veulent en rupture avec la monotonie architecturale des « barres » et des « grands ensembles » ont parfois été présentés par des urbanistes, architectes, promoteurs immobiliers, élu∙es et agent∙es territoriaux chargé∙es du développement urbain comme des « quartier[s] exemplaire[s] sur le plan, sociétal, social et environnemental » ou encore de « laboratoires à ciel ouvert, [de] symbole d’une nouvelle mixité sociale et d’une pratique résidentielle inconnue ».
Depuis plus d’une décennie, on assiste à une offensive publique contre une dite idéologie woke, qualifiée de guerre culturelle, de guerre contre la démocratie, contre la laïcité (et la République en France), contre l’unité nationale (séparatisme religieux), contre le christianisme, ou encore de racisme anti-blanc et de menace sur l’identité blanche. Au-delà des luttes discursives entre élites et politiciens par médias interposés, cette offensive cible des populations définies négativement comme menaçant plusieurs statu quo de l’heure. Majoritairement urbaines et issues de l’immigration, ces populations sont dites former des concentrations, voire communautés, en certains quartiers, mettre en péril par leur mode de vie, culture, religion, langue, les usages, mœurs et valeurs de majorités historiques, et jouir cependant de droits sociaux, voire politiques.
Au Canada ou en France, des municipalités recourent à des dispositifs algorithmiques dans le domaine de la sécurité urbaine : vidéosurveillance dite «intelligente», gestion numérique des foules, cartographie prédictive, etc. Ces technologies, souvent développées par des entreprises privées, viennent équiper une pluralité d’acteurs (polices locales, provinciales et nationales, agents de sécurité privée, etc.) afin de construire des « safe cities ».
Dans la perspective d’Isabelle Baraud-Serfaty, le trottoir et l’observation de ses pratiques et modes de gestion apparaissent comme des clés de lectures des nouvelles dynamiques urbaines : le trottoir, ou la bordure de rue, est un espace convoité par une multiplicité d’usagers, opérateurs, livreurs, commerçants, riverains et piétons, qui tous réclament leur part de « trottoir ». Alors, lorsque les bordées de neige sont fréquentes, comme à Montréal, l’organisation du déneigement vient modifier les usages des trottoirs, peut générer des conflits et révèle des choix de gouvernance. Cette conférence-midi revient ainsi à la fois sur la notion de « trottoir » et sur les perspectives de recherche soulevées par l’expérience sensible d’une métropole enneigée.
Tout en revisitant quelques marqueurs historiques de la convergence en études urbaines – approche environnementale (l’écologie urbaine de l’École de Chicago en sociologie, le métabolisme et l’écologie territoriale, la political ecology, l’histoire urbaine et l’histoire environnementale, la sociologie de l’environnement…) – le propos consiste à examiner la portée de programmes de recherche plus récents (École urbaine de Lyon, programme POPSU Transitions…) et à questionner des horizons d’enseignement et de recherche au-delà ou en deçà d’un air du temps. Nous terminerons par quelques pistes heuristiques dont celles de l’analyse des futurs possibles, le prisme des échecs ou encore la tangibilité de la condition anthropocène.
La présentation porte sur le dialogue entre les risques sur le territoire métropolitaine d’Istanbul pour comprendre comment sont générés et reconfigurées les dispositifs de leur prise en charge.
La présentation revient sur les résultats du projet de recherche METROPOLITIN (MÉTROlogie POLITique des déchets industriels en Europe : produire et utiliser de l’INformation sur les déchets) et analyse le rôle de la production et de l’usage d’information sur les matières et les déchets dans la conduite du démantèlement. Ce faisant, elle revisite les débats actuels sur la matérialité des infrastructures en les éclairant à partir d’enquêtes de terrain menées dans 5 pays européens.
Le « coliving » est une forme de logement partagé organisée par des sociétés privées à destination de jeunes adultes professionnels. Ce secteur connaît un forte croissance depuis 2016 à Bruxelles, ville caractérisée par une importante immigration internationale qualifiée et une hausse des valeurs immobilières.
Nora E. Taplin-Kaguru est professeure assistante au département de sociologie et anthropologie au Earlham College (Indiana, États-Unis). Ses recherches portent sur la sociologie urbaine, le racisme et la sociologie de la technologie. Cette conférence portera sur son dernier ouvrage « Grasping for the American Dream. Racial Segregation, Social Mobility and Homeownership » publié en 2021.
L’agriculture soutenue par la communauté (ASC) gagne en popularité chez les citadins qui recherchent un accès à des fruits et légumes frais, de saison, biologiques, et de provenance locale. On ne sait par contre que peu de choses sur les points de collecte des paniers du Réseau des fermiers de famille (RFF). C’est pourtant la réelle interface entre le consommateur « partenaire » et le producteur; là où un lien entre le citadin et la production alimentaire peut être créé et où l’on peut comprendre les rouages du métier d’agriculteur.
La « studentification » – c’est-à-dire la concentration d’étudiants dans un quartier donné et les effets de cette concentration – représente un sous-marché résidentiel « générationné » (ou ségrégé selon l’âge) et défini par une étape de vie distincte. J’analyse ce sous-marché à Waterloo (Ontario), ville où l’on retrouve le marché des résidences étudiantes privées le plus important au Canada.
Cette conférence sera l’occasion de présenter des concepts et des exemples tirés du nouvel ouvrage collectif coordonné par Cédissia About, Claire Doussard et Meg Holden, (re)Penser la ville du XXIe siècle: 20 ans d’écoquartiers dans le monde publié en 2019 aux éditions Dunod.
Comment l’adaptation aux changements climatiques change-t-elle les pratiques de planification et de gouvernance des grands projets à Montréal? Quels sont les dynamiques urbaines, ainsi que les enjeux de coordination et d’expertise qui nuisent à une prise en compte des changements climatiques dans les pratiques?
Si depuis 2002, l’État québécois reconnaît formellement la participation des locataires comme nécessaire à la bonne gouvernance des HLM dans une perspective d’amélioration de l’habitat, plusieurs difficultés et obstacles peuvent se présenter pour en actualiser le principe.
En juillet 2013, le déraillement d’un train et l’explosion de ses wagons transportant du pétrole en plein cœur de la ville de Lac-Mégantic a entrainé le décès de 47 personnes et détruit une grande partie du centre de la ville, bâtiments, services et infrastructures.
À la fin du 20e siècle, au cœur de l’Amazonie colombienne, émergeait la première organisation autochtone de défense des droits et des territoires rassemblant les 25 peuples autochtones ayant survécu aux processus de colonisation de la région. Dix ans plus tard était créée la première organisation en contexte urbain, rassemblant les peuples autochtones s’étant déplacés vers la ville de Leticia.
Cette conférence présente les résultats d’une recherche-action portant sur l’évaluation des processus décisionnels du comité de circulation d’un arrondissement montréalais. Elle poursuit deux ambitions : d’une part, celle d’évaluer les processus à l’œuvre, dans une perspective de promotion de la mobilité plus durable à l’échelle locale; d’autre part, de réfléchir à la portée de ce type recherche tant pour les chercheurs que pour les praticiens et les décideurs.
En études urbaines, l’émergence de l’ère numérique est envisagée quasi exclusivement sous l’angle de la Ville intelligente et des conséquences de l’imbrication des nouvelles technologies dans le fonctionnement des villes.
Sans nier l’importance de ce virage technologique, il semble qu’une mutation à caractère socioculturel, peut-être plus fondamentale celle-là, semble tomber — faute de concepts adéquats ?
Les métropoles d’Asie du Sud-Est connaissent des phénomènes d’urbanisation rapides marqués par une croissance des populations urbaines et par un taux de croissance économique en constante progression. Se pose la question de la mise aux normes des infrastructures économiques et, en particulier, des infrastructures de transport et des services urbains de base.
La présentation porte sur un projet de recherche visant la mise en application et l’étude d’un exercice de participation citoyenne dans le domaine de l’aménagement. L’exercice de codesign réunissant des spécialistes (architecte, urbaniste, designer urbain et de l’environnement) et des usagers a permis de réfléchir ensemble sur le devenir d’un espace clé du faubourg Saint-Laurent, soit l’îlot où est implantée la Grande Bibliothèque (jardin et allée de bouquinistes).
Alors que la crise environnementale mène à pointer du doigt notamment le secteur touristique pour sa contribution à celle-ci, l’article 10 de la récente Convention-cadre relative à l’éthique du tourisme de l’Organisation mondiale du tourisme reconnaît un « droit au tourisme ». Il s’agit de la culmination normative d’un discours supranational promotionnel d’une activité touristique qui ne devrait pas connaître de limites.
L’agriculture urbaine joue un rôle important – à la fois symbolique et matériel – dans les efforts de développement durable urbain. Mais les «villes vertes» sont parmi les plus inabordables, en partie à cause des mêmes innovations pour lesquelles elles sont réputées.
En novembre 2018, l’entreprise Devimco Immobilier annonçait le projet Maestria, deux grandes tours de plus de 50 étages comprenant plus de 1600 unités de logement (dont 1000 condos) de luxe en plein cœur du Quartier des spectacles. Ce projet de 700 millions de dollars, qui respecte la réglementation en vigueur, n’est pas assujetti à l’actuelle Stratégie d’inclusion de logements abordables de la Ville de Montréal. Le promoteur a néanmoins accepté de verser une compensation de 10 millions de dollars au Fonds de contribution pour la construction de logement social et communautaire de l’arrondissement.
Au siècle dernier l’urbanisation a connu une accélération phénoménale à l‘échelle planétaire, entraînant une modification profonde et rapide des modes de vie et des structures sociales traditionnelles, alors qu’en occident la tertiarisation rapide de l’économie et les disruptions technologiques qui l’ont accompagnée ont renforcé l’organisation fonctionnaliste rigide et encadrée de l’espace urbain.
Avec la croissance rapide du parc automobile au 20e siècle, la planification des transports s’est concentrée sur la fluidité de la circulation des véhicules. Elle a ainsi été guidée principalement par des indicateurs de mobilité tels que les vitesses de déplacements, les délais et le nombre de véhicules subissant la congestion.
En collaboration avec le conseil d’arrondissement du Plateau Mont-Royal, Eco-Compteur a pu collecter des données de comptage de piétons, cyclistes et automobilistes des rues Nord-Sud du Plateau à intervalles de deux semaines, en utilisant une méthode d’extrapolation permettant de simuler des tendances d’utilisation annuelles.
La présentation porte sur trois principaux thèmes : l’interprétation dialogique des espaces publics urbains; l’étude de ces espaces en tant que dispositifs de partage; et le rôle que jouent ces dispositifs dans les processus identitaires et intersubjectifs.
Les parcs urbains offrent de multiples avantages aux jeunes dont de procurer un endroit leur permettant d’exprimer et de construire leur identité sociale. Nous en savons peu sur la manière avec laquelle ce groupe accède et utilise les parcs au Vietnam, et dans les contextes non-occidentaux en général. Cet article observe l’accès et l’usage des parcs par les jeunes, en mettant l’accent sur les caractéristiques locales d’Hanoi.
There has been significant policy interest in Smart Cities as a means of harnessing the power of new IT solutions, urban sensors and Big Data to provide services more efficiently. But Smart Cities are part of a broader set of initiatives with a long history in urban technology and planning to try and generate innovation.
Les systèmes permettant aux clients de récupérer des produits achetés en ligne depuis des points de collecte automatisés 24h sur 24 se multiplient. Bien que ces systèmes visent un meilleur accès aux biens et des déplacements réduits pour les consommateurs, leur intégration dans les villes et leur impact sur l’accès en général et par mode sont peu étudiés.
Urban trees are increasingly recognized as critical to the future sustainability of cities. Many cities have ambitious targets and tree-planting initiatives to increase tree-canopy cover. The success of these initiatives is greatly influenced by the decisions people make about urban forests.
Cette présentation s’inscrit dans le domaine fondé par Muratori et Conzen dans les années 1950, soit la morphologie urbaine qui consiste en l’étude des processus de formation et de transformation des environnements bâtis. La discipline s’appuie sur une démarche de type structuraliste ayant permis l’essor d’une théorie des formes urbaines qui met en lumière les mécanismes spatio-symboliques de médiation entre les forces (sociale, économique, politique, culturelle) et les formes d’édification des milieux humanisés.
Cette présentation portera sur l’adaptation des destinations côtières aux transformations associées au changement climatique, mêlant perspectives critiques théoriques et perspectives empiriques issues du terrain.
Cette présentation portera sur l’approche écologique développée par Bélanger et Coolen (2016, 2015) pour l’étude des significations de l’habitat. S’appuyant sur la théorie de la construction de niche, la théorie des systèmes de développement et la phénoménologie, cette approche interdisciplinaire a pour point de départ l’individu dans son environnement.
La professeure Violaine Jolivet (Géographie, Université de Montréal) viendra présenter son documentaire « Arriver – s’ancrer – tisser » qui retrace les trajectoires de 5 protagonistes entre Haïti et Montréal et s’intéresse à leurs lieux et liens, c’est-à-dire à leurs territorialités et ancrages à travers la mobilité opérée vers Montréal qui redéfinit leurs attaches et les territoires urbains dans lesquels ils s’insèrent.
Le processus de densification de la Région de Bruxelles-Capitale est devenu depuis quelques années un enjeu et un outil de développement urbain pour faire face à l’essor démographique et à l’accroissement de l’écart entre l’offre et la demande en logements sociaux et moyens. Avec un parc de 39 000 logements sociaux pour plus de 45 000 ménages candidats locataires, la localisation de nouvelles opérations de logement sur le territoire régional ne semble pas être un critère prioritaire dans la prise de décision des opérateurs immobiliers publics. Or, le choix de la localisation est crucial pour répondre aux défis identifiés dans le projet de Plan régional de Développement durable (PRDD, 2013)
De plus en plus de villes et de métropoles s’autoproclament « intelligentes » en intégrant, à des degrés différents, les nouvelles technologies dans les différentes sphères de la ville. Néanmoins, malgré cette effervescence autour de la ville intelligente, le concept comporte encore plusieurs zones d’ombres que les chercheurs essayent d’élucider.
Port-au-Prince, de par sa position stratégique et la présence et l’attractivité des institutions nationales, fait aujourd’hui face à une situation sans précédent, accentuée par un contexte post-séismique complexe où les quartiers précaires accueillent aussi bien des réfugiés du tremblement de terre de 2010 que des migrants ruraux.
Cette présentation identifie les facteurs qui « permettent » l’innovation dans un contexte de régénération urbaine. Le projet Confluences dans son ensemble est une extension du centre-ville historique et il se situe à la « Confluence » de la Saône et du Rhône. L’analyse porte sur la gouvernance locale et les mécanismes financiers qui favorisent l’innovation.
Les changements climatiques représentent l’exemple paradigmatique des effets secondaires du progrès sur les sociétés contemporaines. En tant que tels, ils posent un défi majeur aux modèles de développement en place, et plus particulièrement aux modèles de développement urbain. En matière de climat, les villes possèdent un rôle crucial, et elles sont en train de le démontrer.
Cette conférence propose une analyse du concept de chez-soi à la lumière de la mobilité spatiale et sociale. À partir de recherches ethnographiques menées tant au Québec qu’en Roumanie, nous nous pencherons sur la notion de chez soi en contexte de migration.
Le développement de la copropriété au Québec est un phénomène récent ; depuis quelques années, les difficultés rencontrés par certaines copropriétés (malfaçons, coûts de maintenance, professionnels peu formés,…) émergent à l’agenda.
Une conférence midi de Alan Hallsworth, professeur émérite de géographie à l’Université de Portsmouth, Grande-Bretagne.
Quel est le monde urbain des enfants ? Comment habitent-ils la ville ? Quels usages ont-ils de leur quartier ? Quelles sont leurs mobilités dans la ville ? Quels sont les territoires de leur vie urbaine ? Avec qui cohabitent-ils ? Quelles sont leurs sociabilités urbaines ? En quoi leurs pratiques et leurs sociabilités urbaines participent-elles à leur socialisation ?
Dans le cadre de cet événement, il sera question de l’itinéraire intellectuel du géographe français Guy Di Méo ainsi que de sa contribution à la géographie sociale. Guy Di Méo est professeur émérite de l’Université de Bordeaux Montaigne, France
Sous l’emprise de la mondialisation et de l’Européanisation, la relation entre langue(s) et territoire(s) est renégociée et les identités linguistiques et territoriales sont reconfigurées. La norme du monolinguisme individuel et collectif reste néanmoins très forte les pays européens souvent marqués par l’idéologie nationaliste de l’isomorphie : « une langue, une nation, un état, un territoire ».