Informations
9 novembre 2012, 8h30 à 17h00
Hôtel – Musée Premières Nations
5 Place de la Rencontre « Ekionkiestha’ », Wendake, Québec
Présentation de l’événement
Les Rencontres VRM sont un rendez-vous annuel favorisant le dialogue entre les chercheurs en études urbaines et la communauté d’acteurs intéressés par l’aménagement des villes et de leur région. Organisé par le réseau Villes Régions Monde, en collaboration avec le réseau DIALOG, le Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones, la mission de ces rencontres est double : créer une plateforme d’échange et d’apprentissage autour de ces thèmes avec les professionnels des milieux gouvernementaux et associatifs et susciter l’enthousiasme de la population autour de thèmes d’actualité liés aux enjeux urbains.
Les représentants et fonctionnaires municipaux et des municipalités régionales de comtés, des ministères et des groupes associatifs concernés par les enjeux liés au développement du Moyen-Nord québécois et des villes comme Sept-Îles, Baie-Comeau, Val-d’Or, Chibougamau, Fermont, ou autres sont conviés aux 4es Rencontres VRM.
Déroulement de la journée
Programme (PDF) Affiche (PDF)
Trois cafés des sciences prendront place lors des 4es Rencontres VRM.
La particularité d’un café des sciences est de permettre des échanges libres et moins hiérarchisés entre chercheurs/experts et leur audience. Chaque café des sciences regroupe une cinquantaine de personnes. Il débute avec un commentaire synthétique (7 à 8 minutes) sur un thème ciblé de la part de quatre à cinq chercheurs invités, dont trois experts universitaires membres de VRM et DIALOG et un ou deux experts institutionnels. La période de questions de la part des participants s’ensuit. C’est cette période de questions qui est au cœur de la formule café des sciences: de cette façon, les discussions ont pour point de départ les préoccupations et les questions des participants. Un animateur contrôle le temps des interventions et assure la dynamique des échanges. Outre l’animateur et les chercheurs invités, une quarantaine de représentants de milieux gouvernementaux et associatifs sont présents dans la salle où se déroule chaque café des sciences, ainsi que d’autres chercheurs du réseau VRM et du réseau DIALOG.
Thème de la journée
Dans le cadre de cet événement, les discussions porteront principalement sur les enjeux entourant la gestion de la croissance dans les villes situées dans ce qui est communément appelé le Moyen-Nord. Cette région se situe environ entre le 47e et le 52e parallèles, là où la forêt boréale s’arrête. Elle regroupe les régions administratives de la Côte-Nord, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, du nord de la Mauricie et de l’Abitibi-Témiscamingue et comprend des villes comme Sept-Îles, Val-d’Or, Chibougamau ou encore Fermont. Nous avons choisi de nous intéresser à ce territoire en particulier parce que la mise en œuvre du Plan Nord y a des répercussions majeures qui interpellent directement les chercheurs et les praticiens.
Le Plan Nord est un vaste projet lancé par le Gouvernement du Québec en 2011. Il vise le développement du Nord du Québec (au-dessus du 49e parallèle) sur un horizon de 25 ans. Ce territoire de 1,2 M de km2 représente 72 % de la superficie du Québec. Il met l’accent sur quatre axes de développement : 1) les communautés; 2) le potentiel économique du Nord québécois; 3) les transports et les communications et 4) la protection de l’environnement. Deux projets d’envergure feront également l’objet d’études de faisabilité, soit la création d’un barrage hydroélectrique de 1600MW sur le réservoir Caniapiscau ainsi que l’établissement d’un port en eaux profondes à Whamagoostui-Kuujjuarapik. Le développement de ce territoire sera, à plus long terme, l’occasion de revendiquer le contrôle du passage du Nord-Ouest qui sera éventuellement libéré des glaces, conséquence des changements climatiques.
La mise en œuvre du Plan Nord est coordonnée par la Société du Plan Nord, une société d’État. Le gouvernement a également créé le Fonds du Plan Nord, un organisme qui recevra les retombées fiscales des projets miniers, d’infrastructures et hydroélectriques. Ce fonds financera des projets publics d’amélioration des infrastructures et d’amélioration des services aux habitants.
Depuis son annonce en 2008, le Plan Nord a suscité de nombreuses réactions au sein de la communauté scientifique, des élus et des citoyens. Les principaux enjeux que soulève ce projet de grande envergure touchent à l’équilibre budgétaire, à la gestion de la croissance et la répartition de la main-d’œuvre sur le territoire, à la protection des écosystèmes et de la biodiversité, ainsi qu’à la qualité de vie des communautés autochtones présentes sur le territoire.
Il est prévu que le Plan Nord engagera d’importantes retombées économiques qui profiteront à l’ensemble des Québécois. L’annonce de mégaprojets entraînera également l’arrivée massive de travailleurs venant de partout au Québec et d’ailleurs. Comment les municipalités du Moyen-Nord arriveront-elles à gérer la croissance ? Certains analystes remettent également en question l’amélioration la qualité de vie des communautés autochtones. À ce jour, certaines d’entre elles semblent plutôt favorables à ce projet tandis que d’autres non. Une chose est certaine, le vaste chantier de développement du Nord aura des conséquences majeures sur les milieux touchés.
Finalement, la mise en œuvre du Plan Nord soulève de nombreuses questions sur le plan environnemental. Comment favoriser l’exploitation des ressources minières sans compromettre les écosystèmes et la biodiversité du Nord québécois ? Voilà un enjeu certes abordé par les promoteurs du projet, mais qui soulève néanmoins l’inquiétude de la communauté scientifique, des groupes de protection de l’environnement et des citoyens.
Ces 4e Rencontres VRM seront l’occasion d’apporter un éclairage nouveau à certaines de ces questions et de discuter plus largement des enjeux du Plan Nord. Si le projet semble porteur de changements économiques et sociaux pour le Québec de demain, il demeure néanmoins controversé. Chercheurs, acteurs gouvernementaux et municipaux et citoyens sont conviés à ce rendez-vous organisé par le réseau Villes Régions Monde et le réseau DIALOG.
Programme
8h30 Accueil
Café des sciences 1 : Gestion de la croissance : l’enjeu du logement
On peut d’ores et déjà prévoir que la mise en œuvre du Plan Nord s’accompagnera d’un important mouvement de population. On prévoit que de nombreux travailleurs afflueront des quatre coins du Québec pour occuper des emplois dans des villes telles que Val-d’Or, Sept-Îles ou Fermont. Dans certaines de ces localités, les effets de cette migration se font déjà sentir. À Sept-Îles, par exemple, il en résulte une crise du logement sans précédent. Plus un seul appartement de libre, plus une seule chambre d’hôtel disponible. L’accès au logement abordable devient de plus en plus difficile non seulement pour les nouveaux arrivants, mais également et surtout pour les populations locales et autochtones. Plusieurs ménages autochtones habitant en milieu urbain ne peuvent en effet faire face à l’augmentation des loyers. Cette situation risque fort probablement d’entraîner d’autres problèmes sociaux, notamment l’itinérance.
Quelle est l’étendue du problème dans les communautés autochtones? Dans quelles proportions la crise du logement frappe-t-elle les allochtones ? Ces derniers peuvent-ils compter sur des infrastructures hors de portée des autochtones? Quelles solutions peut-on mettre en l’avant pour tenter de limiter les effets pervers de cet afflux de main-d’œuvre? La construction de logements sociaux ne risque-t-elle pas de s’accompagner d’une certaine forme de mise à l’écart des autochtones?
Animatrice
Sylvie PARÉ, Professeure et chercheure au Département d’études urbaines et touristiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)
Intervenants
Édith CLOUTIER, Directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or et Présidente du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec
Titre de la présentation : à venir
Geneviève VACHON, Professeure et chercheure à l’École d’architecture de l’Université Laval
Titre de la présentation : Les défis du développement résidentiel en milieux innus sur la Côte-Nord: Une perspective aménagiste et collaborative
Patrick EVANS, Professeur et chercheur à l’École de design de l’Université du Québec à Montréal
Titre de la présentation: Crise de logement dans le Grand Nord
Café des sciences 2 : Gestion de la croissance : la pérennité des infrastructures
Avec le développement du Moyen-Nord (tel que formulé en 2011 par le Plan Nord), plusieurs communautés connaîtront (et connaissent déjà) une croissance rapide, voire chaotique. En plus de rénover et de moderniser certaines installations, il devient nécessaire pour les municipalités de construire de nouvelles infrastructures pour répondre aux besoins des entreprises, des résidents permanents et des travailleurs temporaires ou saisonniers. Certaines villes, avec le concours du gouvernement québécois et d’autres partenaires, investissent d’importantes sommes pour la construction de routes, de ports et d’aéroports, d’aqueducs et d’égouts, de réseaux de télécommunication et d’électricité, de garderies, de centres médicaux, d’écoles, de commerces, etc. En contrepartie, la plupart des travailleurs attirés par les nouveaux emplois dans les villes du Moyen-Nord ne sont que de passage et les entreprises hésitent à investir dans des bâtiments de qualité, ce qui suppose, à long terme, des coûts d’entretien plus élevés. Plus encore, les conditions climatiques et les coûts de transport des matériaux compliquent les processus de modernisation et de construction de toutes ces infrastructures.
Dans ce contexte, plusieurs questions se posent. La construction de ces infrastructures serait-elle rentable pour les municipalités? Dans la mesure où les retombées économiques et la rentabilité du Plan Nord ne sont pas garanties et dépendent fortement de la conjoncture économique internationale, comment éviter que ces nouvelles infrastructures ne deviennent des « éléphants blancs » d’ici quelques années ? Autrement dit, comment assurer la pérennité et l’utilité de ces infrastructures à long terme ? Dans un contexte de croissance démesurée, comment être certain que la gestion des infrastructures se fera dans l’intérêt de la population et dans le respect des besoins des municipalités ?
Animateur
Manuel J. RODRIGUEZ, Professeur titulaire et Directeur des programmes à l’École Supérieure d’aménagement et de développement du territoire (ESAD) de l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche en eau potable
Intervenants
Marc-Urbain PROULX, Économiste, professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et sous-ministre associé aux Régions au ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire
Titre de la présentation : L’accessibilité en périphérie nordique et la rétention de la richesse créée
Emmanuel GUY, Professeur titulaire au département de gestion des ressources maritimes de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et titulaire de la Chaire de recherche en transport maritime
Titre de la présentation : Infrastructures portuaires : rencontre des dynamiques maritimes et minières
Geneviève BRISSON, juriste et anthropologue, Unité de santé environnementale de l’Institut national de santé publique du Québec et professeure au Département d’anthropologie de l’Université Laval
Titre de la présentation : Ajouter l’effet boomtown à l’équation de la croissance : une question d’équilibre et de prévention
Lunch sur place
Café des sciences 3 : Gestion de la croissance : territoire et ressources
Le Plan Nord vise la valorisation des ressources naturelles québécoises au-delà du 49e parallèle : exploitation minière, forestière et de l’eau douce et développement du tourisme. Malgré l’engagement gouvernemental de protéger 50 % du territoire couvert par le Plan Nord, nous sommes en droit de nous demander ce qu’il adviendra de l’autre moitié de ce vaste territoire ? Puis, en quoi consiste exactement la protection mise en avant par les instances gouvernementales? Selon le Conseil régional de l’environnement de la Côte-Nord en 2011, « ce qui sera mis en œuvre dans la partie qui ne bénéficiera d’aucun statut de protection sera bien davantage déterminant sur la durabilité du Plan Nord que la protection de 50 % du territoire proposé ».
Avec le Plan Nord, quel avenir réserve-t-on à la forêt boréale dont la régénération est extrêmement lente? Comment les déchets miniers seront-ils gérés? Qui payera pour la revalorisation des territoires une fois l’exploitation minière terminée? Quelles seront les conséquences du développement hydroélectrique sur les rivières et les stocks de poissons ? Comment les écosystèmes résisteront à l’urbanisation rapide des villes du Moyen-Nord? Est-ce que les retombées économiques du Plan Nord seront suffisantes pour pallier aux risques environnementaux ? Sera-t-on en mesure de réaliser un tel programme de développement en respectant les principes de durabilité?
Ces questions soulèvent enfin des enjeux territoriaux puisque l’exploitation des ressources du Nord se fera principalement en territoire autochtone. Cela suppose la rencontre de multiples acteurs aux cultures différentes et pour qui la nature et l’environnement sont des enjeux de premier plan. Il en découlera certainement des négociations multipartites des normes, des droits et des responsabilités de chaque acteur par rapport à la gestion, au partage et à la protection du territoire. Quelle place réservera-t-on aux autochtones dans la négociation des enjeux environnementaux et territoriaux qui influenceront (et influencent déjà) leurs traditions et modes de vie?
Animateur
Marc VALLIÈRES, Professeur et chercheur au Département d’histoire de l’Université Laval
Intervenants
Caroline DESBIENS, Professeure et chercheure au département de géographie de l’Université Laval
Titre de la présentation : Territoires et ressources : pour une vision plurielle
Hugo ASSELIN, Professeur et chercheur au Département des sciences du développement humain et social de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
Titre de la présentation : Apprendre de nos erreurs : contribution du Pré-Nord et du Moyen-Nord au développement du Grand-Nord
Alain A. GRENIER, Professeur et chercheur au Département d’études urbaines et touristiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)
Titre de la présentation : Le tourisme autochtone comme outil de rapprochement entre les peuples – présentation de projets de recherche
Marie-José FORTIN, Professeure à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en développement régional et territorial
Titre de la présentation : Les relations entreprises et communautés: le rôle des acteurs publics
Plénière – Retour sur les discussions du jour
Thibault MARTIN, Professeur et chercheur au département de sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais (UQO)
Carole LÉVESQUE, Professeure et chercheur à l’INRS-UCS et directrice scientifique du réseau DIALOG
17h – fin des 4e Rencontres VRM
Formulaire d’inscription
Des frais de 50$ (taxes incluses) s’appliquent, PAS DE REMBOURSEMENT!
Date limite pour s’inscrire aux 4es Rencontres VRM : 7 novembre 2012
Les Rencontres VRM sont ouvertes à toutes les personnes intéressées : représentants et fonctionnaires municipaux des communautés métropolitaines ou des MRC, personne œuvrant au sein d’un ministère, personnes œuvrant au sein d’OBNL d’organismes communautaires ou d’associations citoyennes, Élus municipaux, chercheurs, étudiants.
Gratuit pour les étudiants et les représentants d’OBNL, d’organismes communautaires ou d’associations citoyennes.
Comité organisateur
Claire POITRAS (INRS-UCS)
Carole LÉVESQUE (INRS-UCS)
Valérie VINCENT (vincentv@ucs.inrs.ca)
Annie-Claude LABRECQUE
Marie-Pier BRESSE (marie-pier.bresse@crad.ulaval.ca)