Laura Tozer (Professeure adjointe, Université de Toronto Scarborough), Hannah MacRae (Assistante de recherche, Université de Toronto Scarborough), Emily Smit (Assistante de recherche, Université de Toronto)
Introduction
Les rénovations écoénergétiques majeures de tous les bâtiments résidentiels sont essentielles pour atteindre la carboneutralité. Cependant, la mise en œuvre de ces rénovations s’avère une solution climatique qui recèle son lot de défis. Une multitude de facteurs doivent en effet être réunis pour mener à bien les projets de rénovation écoénergétique, tels que les incitations financières, la collaboration des gouvernements et de diverses instances, l’équipement technique adéquat, ainsi que l’apprentissage et le soutien social (Mata et al., 2021). Par ailleurs, les rénovations écoénergétiques majeures pourraient être particulièrement importantes pour les personnes en situation de précarité énergétique, phénomène associé à divers impacts sociaux et sanitaires négatifs. Les ménages en situation de précarité énergétique sont souvent empêtrés dans d’autres adversités socioéconomiques qui limitent leur capacité à atténuer les effets du changement climatique ou à s’y adapter.
Nous connaissons de nombreux obstacles qui entravent la mise en œuvre efficace des rénovations écoénergétiques majeures, mais il y a trop peu de recherches portant sur les obstacles et les leviers de la réalisation des rénovations chez les ménages vulnérables à la précarité énergétique. Pour combler cette lacune, cette étude systématique répond à la question suivante : quels sont les facteurs influençant la réalisation de rénovations qui améliorent le rendement énergétique chez les ménages vulnérables à la précarité énergétique?
État de la littérature scientifique sur les rénovations et la précarité énergétique
La littérature compte de nombreuses études sur les différents aspects des rénovations écoénergétiques (majeures). Les rénovations écoénergétiques contribuent à l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de GES, car elles réduisent la demande d’énergie par des mesures telles que l’isolation, le colmatage des fuites et le remplacement des fenêtres et des portes, ou par l’abandon de systèmes de chauffage et de climatisation alimentés par des combustibles fossiles au profit d’une source d’énergie renouvelable. Les rénovations écoénergétiques majeures de bâtiments sont des rénovations d’envergure qui réduisent l’intensité de la consommation d’énergie d’au moins 50 % par rapport à la situation de référence (avant rénovation) et qui, parallèlement, améliorent la qualité et le confort de l’environnement intérieur (Zhivov et al., 2015). Il existe une abondante littérature sur les rénovations écoénergétiques majeures qui couvre, par exemple, les aspects technologiques, les analyses coûts-avantages et les considérations sociales. Les rénovations majeures réduisent parfois les dépenses énergétiques après rénovation, ce qui peut permettre aux ménages de répondre à leurs besoins énergétiques dans la limite de leurs moyens financiers (Harrison & Popke, 2011; Hernández & Bird, 2010).
La précarité énergétique (également appelée pauvreté énergétique ou insécurité énergétique) est difficile à définir en raison des différents contextes géographiques (Liu et al., 2019) et des divers indicateurs objectifs et subjectifs (Martini, 2021); selon la définition généralement admise, il s’agit du manque de services énergétiques adéquats pour répondre aux besoins de base d’un ménage (Harrison & Popke, 2011; Reames, 2016). Divers facteurs externes peuvent influencer la vulnérabilité des ménages à la précarité énergétique. Par exemple, le climat et l’état de l’infrastructure des bâtiments varient selon le lieu géographique de résidence, ce qui influence l’abordabilité du confort thermique; les facteurs sociaux et politiques ont quant à eux une incidence sur le coût de la vie et la capacité des personnes à gagner un salaire décent; enfin, les indices d’inégalité et de pauvreté absolue sont également à considérer (Galvin, 2019; Middlemiss, 2022). La précarité énergétique est liée à des problèmes de santé physique et mentale tels que les maladies cardiovasculaires, les troubles respiratoires, l’anxiété et la dépression, le risque accru de maladies comme la grippe, la pneumonie, l’asthme et l’arthrite, ainsi que les accidents domestiques (Marmot Review Team, 2011). En outre, les ménages en situation de précarité énergétique ont tendance à sacrifier d’autres besoins et activités pour payer leur approvisionnement en énergie, ce qui provoque d’autres problèmes sociaux caractéristiques de la pauvreté, tels que la diminution de la volonté de poursuivre des études ou un perfectionnement professionnel en raison des coûts associés à ces activités (Xu & Chen, 2019).
Bien que certains leviers de la précarité énergétique soient liés à des problèmes systémiques tels que la pauvreté et l’inégalité, des rénovations écoénergétiques majeures soigneusement gérées peuvent s’attaquer à d’autres facteurs, par exemple en améliorant l’efficacité énergétique ou l’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment (Martini, 2021; Middlemiss, 2022). Les rénovations écoénergétiques majeures réduisent souvent les coûts énergétiques, ce qui permet aux ménages de satisfaire leurs besoins énergétiques dans la limite de leurs moyens financiers (Harrison & Popke, 2011; Hernández & Bird, 2010) et de renforcer leur résilience aux augmentations des coûts énergétiques externes ou établis par les services publics (Hoicka & Das, 2021). Au-delà des avantages financiers, les rénovations écoénergétiques majeures peuvent contribuer à l’amélioration de la qualité de vie en général, car elles permettent d’optimiser et de mieux gérer le niveau de qualité et de confort de l’espace habitable (Harrison & Popke, 2011; Hernández & Bird, 2010). Toutefois, une gestion défaillante des rénovations écoénergétiques majeures peut aggraver la précarité énergétique. L’accessibilité et la sécurité du logement sont affectées par ces rénovations, car elles peuvent faire augmenter les loyers ou conduire à des cas de « rénoviction » dans les propriétés locatives, où les rénovations à valeur ajoutée entraînent le déplacement des locataires par des expulsions forcées ou des hausses de loyer (Bouzarovski et al., 2018).
Cas, méthode et données de la recherche originale
Une méthode d’analyse systématique de la littérature a été appliquée pour évaluer l’état des connaissances sur les obstacles à l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le contexte des ménages vulnérables à la précarité énergétique. La première étape de l’examen systématique a consisté à utiliser une chaîne de mots-clés pour effectuer une recherche dans les bases de données Web of Science et Scopus et récupérer les articles pertinents. La chaîne de mots-clés comprenait plusieurs synonymes liés aux obstacles ou aux leviers, à l’efficacité énergétique ou à la décarbonisation, à l’amélioration ou à la rénovation, aux types de bâtiments et à l’équité ou à la précarité énergétique. Les recherches ont été effectuées en utilisant les paramètres de recherche par défaut de chaque base de données, sans restriction quant à la date de publication. Au total, 631 articles publiés entre 2004 et 2021 ont été obtenus à partir des recherches par mots-clés et tous ont été importés dans le programme d’examen systématique en ligne Covidence.
À ce stade, les doublons ont été supprimés et les articles restants ont fait l’objet de deux étapes de sélection par les auteur·e·s, afin de s’assurer qu’ils étaient pertinents par rapport au sujet de la recherche et accessibles à l’auteure (c.-à-d. disponibles en ligne et publiés en anglais). À l’issue de ces processus de sélection, il restait 34 articles, auxquels trois articles ont été ajoutés à la discrétion de l’auteure, ce qui a donné un total de 37 articles destinés à l’analyse de la revue de la littérature.
Des informations ont ensuite été extraites de chacun de ces 37 articles concernant les types de bâtiments, les données démographiques et les segments de marché ciblés, le type de rénovations décrites, les approches méthodologiques, la couverture géographique des études, ainsi que les obstacles et les facteurs favorables aux rénovations préétablis. Ces informations ont été saisies dans un tableau d’analyse qualitative, puis analysées selon une approche déductive en utilisant les catégories du tableau récapitulatif de Mata et ses collègues (2021) et complétées par de nouvelles catégories pertinentes pour les objectifs d’analyse de cette recherche selon une approche inductive. Une fois rempli, le tableau a ensuite été analysé pour en dégager les thèmes les plus importants parmi les facteurs influençant la réalisation de rénovations énergétiques chez les ménages vulnérables à la précarité énergétique.
Résultats
La plupart des articles trouvés dans cette revue systématique portent sur des études de cas au Royaume-Uni; seulement deux articles présentent des études de cas en dehors de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Parmi les travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique se trouvaient l’isolation (des murs, des greniers, des combles ou des plafonds), le remplacement des fenêtres et des portes, l’étanchéisation à l’air, le remplacement des appareils d’éclairage, l’amélioration ou la décarbonisation du chauffage et de la climatisation et la production d’énergie renouvelable. Si certains articles ne décrivent qu’un ou deux de ces travaux, la plupart décrivent une combinaison de plusieurs travaux de rénovation. Les facteurs spécifiques qui favorisent ou entravent les rénovations pour les ménages vulnérables à la précarité énergétique ont été regroupés sous les thèmes suivants : finances; mesures politiques et organisationnelles; aspect technique; information; attitudes et valeurs; santé, sécurité et confort; confiance et communication.
Les coûts de rénovation sont un élément clé pour les propriétaires comme pour les locataires. Pour les propriétaires, la possibilité de réduire les coûts d’entretien (Liu, 2018; Peel et al., 2020; Prati et al., 2020), d’augmenter la valeur de la propriété (Liu, 2018; Prati et al., 2020) et de réduire le taux d’inoccupation des logements ou les arriérés de loyer (Liu, 2018; Peel et al., 2020) sont des facteurs de motivation pour effectuer des rénovations écoénergétiques. Pour les locataires, la possibilité d’économiser sur les coûts énergétiques (Liu, 2018; Prati et al., 2020; Streimikiene & Balezentis, 2020) est un facteur de motivation important en faveur des programmes de rénovation, bien que la possibilité que ces programmes entraînent une augmentation des loyers soit une préoccupation sérieuse. Le montant élevé des investissements initiaux constitue un obstacle à la mise en œuvre des rénovations. Pour cette raison, le financement et les subventions du gouvernement qui soutiennent les travaux de rénovation sont particulièrement importants pour encourager la mise en œuvre des rénovations.
Les gouvernements peuvent également permettre des rénovations écoénergétiques majeures au moyen de politiques. Deux études démontrent que la simple perspective de l’adoption éventuelle d’une politique motive les propriétaires d’habitations à effectuer des rénovations (Cauvain & Karvonen, 2018; Reeves, 2011). Les politiques qui simplifient la conception et la mise en œuvre des programmes et qui réduisent la charge administrative associée aux demandes de subventions éliminent les défis courants pour les projets de rénovation (Fylan et al., 2016; Lambrechts et al., 2021). La modification des politiques en matière de précarité énergétique peut également être envisagée, étant donné que les politiques existantes ne soutiennent pas les rénovations, mais visent à alléger les coûts en cas de rénovation d’urgence plutôt que d’améliorer l’efficacité énergétique pour les ménages à faible revenu (Liu et al., 2019).
Le leadership organisationnel, c’est-à-dire la capacité de planifier et d’exécuter efficacement les travaux de rénovation, est un facteur favorable. Les rénovations ont davantage de chances d’être menées à bien lorsque la gestion du projet implique une reddition de compte de la planification, du financement et du suivi des travaux et lorsqu’une instance assume les coûts organisationnels des rénovations (Streimikiene & Balezentis, 2020; Tsenkova, 2018). En effet, le manque de soutien du gouvernement, le manque de cohérence des politiques gouvernementales et les obstacles institutionnels font qu’il est difficile de s’y retrouver dans les politiques de rénovation (Lambrechts et al., 2021; Peel et al., 2020; Putnam & Brown, 2021). Le leadership organisationnel peut émaner d’une instance, mais aussi de la communauté. Le leadership communautaire s’est révélé « efficace pour mobiliser les ménages, contribuer au développement de la chaîne d’approvisionnement locale, aider les ménages à accéder au financement et constituer un partenaire précieux pour les programmes de lutte contre la précarité énergétique mis en place par les autorités locales » (Putnam & Brown, 2021, p. 1). Toutefois, un obstacle peut surgir lorsque les locataires souhaitent procéder à des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique mais n’ont pas l’autorité nécessaire pour le faire (Liu et al., 2019).
Les rénovations sont souvent motivées par la nécessité de remplacer ou d’améliorer les installations techniques d’un bâtiment (Ossokina et al., 2021); cependant, en raison des coûts afférents, il arrive que l’on doive choisir entre le remplacement des composants essentiels et la réalisation de rénovations écoénergétiques majeures lorsqu’il n’y a pas assez de fonds pour faire les deux (Tsenkova, 2018).
Les obstacles à l’information reliée à la mise en œuvre des rénovations comprennent la difficulté d’identifier et de rallier les propriétaires privés (Fylan et al., 2016), le manque de sensibilisation et de formation dans le secteur de la construction (Bodach & Hamhaber, 2010; Lambrechts et al., 2021), le manque de clarté des données relatives au rendement énergétique et le manque de conseils professionnels. Afin de remédier à la méconnaissance des programmes de rénovation chez les propriétaires et les locataires, des stratégies multimodales seraient à envisager, par exemple l’étiquetage de l’efficacité énergétique des bâtiments (Bodach & Hamhaber, 2010), un supplément d’information sur les factures d’énergie ou des brochures soulignant à la fois la pertinence (Brown et al., 2014; Liu et al., 2019) et les avantages connexes de ces programmes pour les ménages.
On a constaté que les attitudes et les valeurs avaient une incidence sur l’adoption des programmes de rénovation. L’amélioration de l’esthétique et le respect des valeurs environnementales sont des avantages connexes et des facteurs de motivation des rénovations, au même titre que les priorités sociales et économiques (Bal et al., 2021; Bright et al., 2019; Lilley et al., 2017; Prati et al., 2020; Reames, 2016; Reeves, 2011), susceptibles d’interpeler tout particulièrement les fournisseurs de logements sociaux. En revanche, la résistance aux nouvelles technologies et la peur ou l’aversion du changement chez les locataires et les fournisseurs de logements sociaux peuvent également constituer des obstacles (Hoppe, 2012; Reeves, 2011; Sunikka, 2006).
En matière de santé, de sécurité et de confort, le fait de jouir d’un logement mieux chauffé motive les occupants à effectuer des rénovations (Bright et al., 2019; Elsharkawy & Rutherford, 2018; Lilley et al., 2017; Webb et al., 2016). Une maison chaude n’est pas seulement une question de confort; en effet, la précarité énergétique a des répercussions sur la santé, comme les maladies respiratoires et cardiovasculaires, des problèmes qui pourraient être résolus grâce aux économies d’énergie réalisées à la suite des rénovations (Elsharkawy & Rutherford, 2018). En ce qui concerne les questions de justice sociale, les préoccupations relatives à la qualité de vie peuvent primer sur les économies, même pour les ménages à faible revenu (Lilley et al., 2017).
Enfin, un autre facteur facilitant les rénovations réside dans la confiance et la communication établies entre les ménages et les fournisseurs de logements au sujet des mesures et des coûts (Reames, 2016; Seebauer, 2021), entre les fournisseurs de logements et les gouvernements au sujet des politiques, de la réglementation et du financement (Hoppe, 2012; Lambrechts et al., 2021), et entre les locataires ou propriétaires de bâtiments et les praticiens au sujet des coûts et des échéanciers (Brown et al., 2014; Hoppe, 2012; Prati et al., 2020). Une étude a révélé que les changements brusques apportés aux programmes gouvernementaux peuvent non seulement faire dérailler les rénovations, mais aussi miner la confiance à l’égard des programmes futurs (Fylan et al., 2016; Liu, 2018). Les résultats montrent également qu’il importe que l’information sur les rénovations provienne de sources fiables et qu’il est nécessaire d’instaurer la confiance, grâce à la transparence et la réciprocité des échanges, à toutes les phases d’un projet de rénovation, en particulier avec les personnes vulnérables à la précarité énergétique.
Cette étude présente les obstacles et les éléments propices aux rénovations qui n’ont pas été abordés dans les études précédentes. En effet, ces dernières établissent que les facteurs financiers comptent pour beaucoup dans la décision de procéder à des rénovations écoénergétiques (Bal et al., 2021; Bodach & Hamhaber, 2010; Lang et al., 2021; Mata et al, 2020; Streimikiene & Balezentis, 2020; Swan et al., 2013), mais elles se concentrent surtout sur les coûts initiaux sans faire état des répercussions possibles sur d’autres considérations financières, qui peuvent être particulièrement importantes pour les ménages en situation de précarité énergétique (Lang et al., 2021; Mata et al., 2021). Les résultats de la présente étude soulignent l’importance de comprendre les rénovations dans le contexte de leurs impacts financiers globaux sur les locataires et les propriétaires d’habitations (c’est-à-dire la façon dont les coûts et les économies d’énergie sont interreliés et ont un impact sur les logements et les modes de vie à faible revenu). Parallèlement, les résultats indiquent également que les considérations relatives au confort, à la santé et à la qualité de vie sont d’une importance égale ou supérieure dans la décision de procéder à des rénovations chez les ménages à faible revenu et les propriétaires d’immeubles locatifs (Bal et al., 2021; Elsharkawy & Rutherford, 2018; Lilley et al., 2017; Ossokina et al., 2021; Reames, 2016). Cette conclusion contraste avec une grande partie de la littérature générale sur la rénovation, qui place les facteurs financiers au premier rang des obstacles (Alam et al., 2019; Mata et al., 2021). Enfin, comme les ménages vulnérables à la précarité énergétique ont souvent été victimes d’inégalités sociales, d’exclusion de la participation à la prise de décision et de promesses non tenues de la part des gouvernements et des fournisseurs de logements, la question de la confiance est particulièrement importante pour ce groupe démographique (Putnam & Brown, 2021; Reames, 2016; Webb et al., 2016).
Conclusion
Les résultats montrent une série de facteurs d’influence dans plusieurs domaines : finances, mesures politiques et organisationnelles; information; aspect technique; attitudes et valeurs; santé, sécurité et confort; confiance et communication. La santé et la qualité de vie sont des facteurs de motivation particulièrement influents chez les ménages vulnérables à la précarité énergétique, tout comme la confiance et la communication entre les parties prenantes. De multiples considérations financières sont également importantes, telles que la disponibilité d’options de rénovation gratuites et la perspective de réaliser des économies en matière de coûts énergétiques et de maintenance. Enfin, les exigences gouvernementales en matière de rénovation et les normes énergétiques minimales sont des facteurs de motivation, en particulier dans le secteur du logement social.
Ces résultats et le peu d’attention portée à la précarité énergétique dans la littérature et dans les politiques de rénovation écoénergétique soulignent la nécessité de mener des recherches pour explorer ce sujet dans d’autres zones géographiques, climats, démographies et situations de location et d’accession à la propriété des ménages à faible revenu. La littérature démontre également la nécessité d’instaurer des politiques s’adressant aux ménages vulnérables à la précarité énergétique. Plus précisément, ces politiques devraient adopter une approche holistique, en mettant l’accent sur les avantages connexes des rénovations écoénergétiques chez les ménages en situation de précarité énergétique afin d’en maximiser l’adoption et les répercussions positives. Elles devraient également s’aligner sur toutes les politiques gouvernementales qui touchent de près ou de loin le climat et accentuer la collecte d’informations sur le parc immobilier afin de procéder aux rénovations prioritaires. Enfin, les politiques de rénovation ciblant les ménages vulnérables à la précarité énergétique devraient diffuser l’information par l’intermédiaire de porte-parole de confiance, améliorer l’accès à des solutions de rénovation gratuites ou à faible coût et mettre en œuvre des mécanismes de consultation et de protection des locataires.
Pour citer cet article
Tozer, L., MacRae, H., Smit, E. (2024). Réaliser des rénovations écoénergétiques majeures pour les ménages en situation de précarité énergétique. Dans Répertoire de recherche Villes, climat et inégalités. VRM – Villes Régions Monde. https://www.vrm.ca/realiser-des-renovations-ecoenergetiques-majeures-pour-les-menages-en-situation-de-precarite-energetique
Texte source
Tozer L, MacRae H and Smit E (2023) Achieving deep-energy retrofits for households in energy poverty. Buildings and Cities 4(1): 258–273. DOI: 10.5334/bc.304.
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