Villes, climat et inégalités – Répertoire de recherches

Face à l’urgence climatique mondiale et aux lents progrès en matière d’action climatique, l’enthousiasme pour les initiatives prises dans les villes et les milieux locaux prend de l’importance et témoigne de la capacité d’agir des intervenant.es locaux. Par contre, les recherches montrent un accroissement des inégalités, et des liens avec l’action climatique (au cœur du rapport du GIEC 2002, Van Neste et al. 2022, Amorim et al. 2022). Des facteurs structurants sont en cause, tandis que les personnes, communautés et groupes les plus affectés par les changements climatiques sont celles et ceux qui y ont moins contribué, autant à l’échelle globale que locale. Les inégalités peuvent aussi être exacerbées par les politiques climatiques.

Face à ces constats, comment agir pour faire face aux impacts des changements climatiques sans créer ou renforcer des dynamiques inégalitaires? Comment se servir de l’action climatique pour réduire les iniquités dans les villes et régions? Comment répondre au contexte de crises multiples qui touchent de manière intersectionnelle et disproportionnée des populations marginalisées?

Le Répertoire de recherches Villes, climat et inégalités vise à rassembler et rendre accessible les savoirs existants sur ces enjeux au Canada, par la diffusion de synthèses de recherches évaluées par les pairs sous la coordination d’un comité scientifique. L’objectif est de mobiliser et diffuser des travaux de recherche récents sur les liens entre inégalités, action climatique et transition socioécologique, dans les villes de différentes tailles et des régions et contextes variés. Le Répertoire vise particulièrement à illustrer et documenter différentes formes d’inégalités à prendre en compte, ainsi que de faire connaître les analyses de démarches favorables à l’équité et la justice climatique.

Le Répertoire rassemble des recherches écrites originellement en français et en anglais, souhaitant accroître l’accès à ces recherches dans les deux langues et augmenter la conversation entre les provinces canadiennes sur ces questions. De plus, il fait état de savoirs et connaissances acquises dans et hors du monde universitaire, rassemblant des synthèses de recherches universitaires, de recherches collaboratives et participatives ainsi que de recherches d’associations (notamment, sur l’itinérance, l’inclusion et l’équité territoriale), reflétant la richesse de la diversité de savoirs.

En 2023, ce sont 15 synthèses de recherches récentes au Québec qui ont été publiées, traitant d’inégalités en termes de justice distributive (distribution inégale des bénéfices et des dommages causés notamment par les publics et les territoires ciblés) et de justice procédurale (opportunités inégales de participer aux choix des politiques et actions climatiques), mais aussi d’inégalités liées au genre, abordant surtout des politiques d’électrification du transport, d’adaptation aux changements climatiques et de verdissement.

En 2024, 26 nouvelles synthèses sont publiées issues de recherches récentes en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec. Ces synthèses s’inscrivent dans plusieurs catégories d’action (adaptation, transition socio-écologique, cadres pour viser l’équité et la justice climatique, démarches d’inclusion et de justice épistémique, lutte contre la discrimination et les impacts du cumul d’inégalités), traitent de différents types d’acteurs et de démarches (perspective autochtones, initiatives citoyennes, communautaires et mouvements sociaux, recherche-action, analyse de politiques et gouvernance), avec certaines synthèses ciblant des secteurs d’intervention en particulier (logement et habitat, énergie, mobilité et verdissement).

Le projet est porté par Hélène Madénian et Sophie L. Van Neste de l’INRS et de la Chaire de recherche du Canada en action climatique urbaine, avec un comité scientifique composé de René Audet (UQAM), Geneviève Cloutier (Université Laval), Stéphane Guimont Marceau (INRS), Nathalie Bleau (Ouranos), Laura Tozer (Université de Toronto) et Christina Hoicka (Université de Victoria), en collaboration avec le réseau Villes Régions Monde et la participation d’Alexandra Nadeau.